Article paru dans le journal "Aujourd'hui la Turquie" de décembre 2007
Pour se rendre à Rumeli Feneri en transports en commun, un seul moyen existe, la ligne 150 des bus municipaux d’Istanbul qui part de Haciosman toutes les 45 mn environ.
La route serpente par les hauteurs de Maden, dessert une "site", résidence récemment construite au milieu de la verdure avant de longer le nord du détroit du Bosphore jusqu'à son embouchure avec la Mer Noire.
Après avoir fait un crochet par le minuscule village de Garipçe dont le cimetière domine le Bosphore, le dernier arrêt est situé à l’entrée de Rumeli Feneri.
A l’époque antique, l’endroit où se situe le fameux rocher près de la digue s’appelait Panium. Le lieu apparaît déjà dans des textes anciens de la mythologie. Plusieurs légendes existent à son sujet dont une qui dit qu’Apollon, du haut de son temple construit sur les hauteurs dudit roc s’est transformé en dauphin pour montrer aux argonautes la route maritime à suivre.

Le rocher
Les noms de Kyanae et de Symplegadae sont également évoqués dans l'histoire très ancienne. A l'époque byzantine par contre, il semblerait que le lieu portait le nom de Fanaraki ou Fanariyan burnu.
Le nom actuel du village, à savoir « le phare de Roumélie », fait référence au phare blanc de 58 m de haut construit par une société française et mis en activité le 15 mai 1856. A l’intérieur de la tour se trouve le tombeau d’un certain Saltuk baba.

Le phare
Jusqu’en 1985, il fallait obtenir une autorisation officielle pour pouvoir accéder à Rumeli Feneri qui était alors encore situé en zone militaire.
Revenons à la visite de ce véritable village de pêcheurs où le temps semble s’être arrêté et où règne une quiétude toute particulière. Les maisons n’ont ici aucun charme particulier mais l’ambiance qui se dégage de ce lieu n’est que tranquillité et sérénité.
Ciel d'orage sur Rumeli Feneri
Le village
Cà et là de la route principale qui dessert le bourg pour descendre jusqu’au port en passant devant le grand phare, quelques commerces où l’on trouve tout le nécessaire pour l’activité dont vivent les habitants, outils pour réparer les filets, peinture pour les coques des bateaux, etc.
A l’opposé de cette même voie, descendez le petit escalier qui longe une place de jeux et mène sur la droite au fort gênois érigé au bord de la Mer Noire.
De ce fort, les anciens ne savent pas grand-chose quant à sa construction et les écrits à son sujet sont rares. C’est vrai qu’il est plutôt laissé à l’abandon et mériterait un meilleur sort car il ne manque pas de caractère, bien au contraire. Après avoir pénétré dans l’enceinte entourée de grillage où un panneau rappelle que le site est normalement toujours en zone militaire, on aperçoit parfois quelques vaches qui s’aventurent autour de la forteresse et viennent tranquillement y paître.
Cet ouvrage, formidablement situé, avec une belle promenade de ronde d’où la vue sur les bateaux de toutes tailles qui empruntent le détroit du Bosphore dans les deux sens est un spectacle permanent.
La Mer Noire à perte de vue
Les week-ends, les familles ou les amateurs de photos s'y rendent nombreux. De part et d'autre de la muraille d'enceinte, deux tours en assez mauvais état permettent d'accéder sur les hauteurs du rempart. Les enfants se baignent en contrebas dans une eau souvent bien fraîche.
Peut-être qu'un jour un mécène aura la bonne idée de redonner une âme à cet endroi tmagique où des festivités sur le thème maritime ou de la pêche seraient de bon augure, où les anciens viendraient raconter leurs souvenirs en mer.
Revenons au milieu du village où sont éparpillés plusieurs cafés comme on les aime, surtout celui situé en plein air sur la place à l'ombre de quelques grands arbres et ouvert dès les premiers beaux jours. Des grands-pères aux bérets posés délicatement sur leurs oreilles discutent de la pluie et du beau temps en sirotant leurs thés tandis que les pêcheurs qui ont terminé leur journée ou leurs sorties en mer viennent évoquer leurs dernières prises.
Les pêcheurs de Rumeli se sont forgés une réputation internationale pour la qualité et la technicité de leur pêche dans les eaux de la Mer Noire. Une émission de Thalassa « spécial Bosphore » diffusée le 28 février 2003 leur a d’ailleurs consacré un reportage. Ce village est, de plus, le plus important des villages de pêcheurs en Turquie.
Une promenade tout autour du port donnera une idée de ce que sont les taches des pêcheurs quand ils ne sont pas en mer entre la remise en état des coques, un nouveau coup de peinture, la réparation des filets,… tout cela avec un verre de thé à proximité.

En hiver, de nombreux bateaux de plaisance, parfois très anciens, viennent également ici pour faire peau neuve. N’hésitez pas à vous intéresser au travail effectué par les spécialistes, ils se feront un plaisir de vous accueillir et tenter de vous donner des explications pour satisfaire votre curiosité.

De même, les pêcheurs qui remettent leurs filets en état ou effectuent les travaux nécessaires au bon fonctionnement de leur matériel seront ravis de la curiosité que vous leur portez. Sous cet aspect parfois un peu rustre qui caractérise des hommes habitués à de rudes conditions de travail, se cachent jovialité et gentillesse.
Et surtout, avant de quitter ce coin d’Istanbul, dégustez des anchois, une daurade ou un bar dans un des rares mais bons restaurants de Rumeli. Bon appétit !!!
fanny 16/01/2008 08:54
Nat 16/01/2008 09:14
corine schubenel 15/01/2008 09:51
Nat 15/01/2008 10:29
TITI 14/01/2008 10:00
Nat 14/01/2008 10:15
Cat 10/01/2008 12:25
Cat 09/01/2008 22:10
Nat 10/01/2008 06:03
ttd 09/01/2008 22:06
Nat 10/01/2008 06:02