25 Janvier 2008
Il était une fois dans le quartier de Karaköy, tout près du pont de Galata, l'église Saint-Paul, résidence des Frères Prêcheurs, autrement dit des Dominicains. Nous sommes en 1475 ! Le bâtiment est transformé en mosquée, l'actuelle Arap Camii.
Les religieux se sont alors installés un peu plus haut sur la colline de Galata. L'actuel emplacement est celui d'une ancienne chapelle en bois qui appartenait à un commerçant.
L'église que l'on voit aujourd'hui est tout de même la 5ème construite ici, des incendies ayant ravagé chacune des précédentes. Elle date de 1843 et est l'oeuvre de l'architecte suisse Gaspare Fossati qui a également réalisé la restauration de Sainte-Sophie.
En franchissant le portail qui donne sur une minuscule cour où se trouvent quelques pierres tombales, on ne peut imaginer ce qui attend le visiteur !
L'accès est d'ailleurs signalé de façon très discrète et ne donne pas directement à l'intérieur de l'église, comme la législation de l'époque l'imposait.
La petite cour
Si on a l'occasion de traverser ladite cour, c'est le jardin du couvent actuel ainsi que le lieu de résidences de 4 dominicains, tous d'origine italienne, que l'on découvre.
Le jardin du monastère actuel
Et lorsqu'on pénètre dans l'église, c'est la surprise, l'étonnement devant un lieu aussi... magique même si le mot n'est peut-être pas le plus approprié !
L'église, de forme rectangulaire, est de style néo-classique : 35 m de long, 14 m de hauteur !
La coupole de 8 m de diamètre est de couleur bleue, parsemée d'étoiles d'or, le ciel !
Le maître-autel de marbre est l'oeuvre du sculpteur Giovanni Isola. Deux anges montent la garde, l'un représentant la Justice (l'Ancien Testament), l'autre l'Amour de Dieu (le Nouveau Testament).
De chaque côté de la table d'autel, deux très belles statues qui symbolisent la Foi (en tenant la croix) et la Loi (en tenant les tables de la loi).
Le maître-autel de l'église Saint-Pierre-et-Paul de Galata
Les portraits de 4 papes dominicains s'offrent à vos yeux : Saint Pie V, Innocent V, Benoît XIII et Benoît XI.
Deux grands tableaux de part et d'autre du maître-autel représentent Saint-Thomas d'Acquin et Saint-Yacinthe.
Saint-Thomas d'Acquin
Une oeuvre attire tout particulièrement l'attention, l'impressionnante icône de La Bienheureuse Vierge Marie Odighitria, avec sa couverture en argent réalisée par un orfèvre anonyme. Cette vierge était la protectrice de Byzance et a été ramenée de Crimée.
La Bienheureuse Vierge Marie Odighitria
Une belle statue en bois polychrome représente Notre-Dame-du-Rosaire.
Le sculpteur gênois Drago en est l'auteur.
Notre Dame du Rosaire
La visite ne s'arrête pas là. A l'arrière de l'église se trouve l'ancien couvent des dominicains, autre havre de paix composé d'un petit jardin et d'un bâtiment sur deux niveaux.
D'une des chambres, la vue donne sur le han Saint-Piyer tout proche qui appartient également aux dominicains.
D'un côté, la croix témoigne des origines médiévales du lieu.
Une croix discrète
De l'autre, un très beau clocher !