24 Mars 2008
Situé à 2600 m d’altitude, ce village hors du temps composé d’environ 40 ou 50 maisons et dont les origines remonteraient à 1700 environ, est situé à plus d’une heure de route cahoteuse de la ville la plus proche, Hanak. Les steppes montagneuses sont omniprésentes et la Géorgie n’est pas très loin, environ 70 km à vol d’oiseau je crois bien !
C’est le village natal de mon meilleur ami turc qui vit en France, Enver, et j’ai eu l’immense plaisir de découvrir ce coin de pays l’été dernier.
Des nomades turkmènes ont choisi cet endroit il y a 300 ans en raison de la proximité d’une rivière et ont orienté les maisons qu’ils y ont construites vers le sud pour profiter également de l’ensoleillement. D’autres familles sont venues les rejoindre petit à petit.
Aşağı Aydere
Le village s’appelait Aşağı Zurmal (l’équivalent de Zurmal-le-Bas) et un peu plus loin il y a l’ancien Yukarı Zurmal (Zurmal-le-Haut). Le nom actuel de Aşağı Aydere (et Yukarı Aydere) a été attribué dans les années 50-60. L’origine de ce nom vient des ours qui peuplaient la gorge toute proche.
Les maisons ont l'air inexistantes ; faites de pierre, le toit est plat et dépasse à peine du sol. Elles sont blotties contre les dénivelés de terrain, pour mieux faire face au froid.
Une vie dure mais dans un cadre magique ! Des hivers où pendant des semaines, les tempêtes de neige empêchent toute âme qui vive de se déplacer…
Ismail amca
Les routes actuelles ont été tracées dans les années 1980, l’électricité est venue en 1986, il n’y avait alors qu’un seul téléphone pour tout le village, chez le muhtar (le maire). Pas de facteur ici, pas de poste, le courrier est acheminé par les mini-bus qui desservent le secteur.
Durant les trois mois d’été, les yayla (hauts plateaux) alentours situés à 3000 – 3200 mètres sont les lieux de vie de tous les villages alentours.
Trois villages turkmènes composent ce yayla
Retour des troupeaux en fin de journée
Les troupeaux paissent en journée ; le lait, le beurre, le fromage, l’ayran, ce yaourt additionné d’eau et salé sont produits sur place. Les femmes, les enfants sont tous occupés. Le miel aussi est produit ici est quantité, des ruchers sont visibles partout. La journée de travail achevée, les hommes se retrouvent au café-épicerie du village pour raconter leur journée autour du thé traditionnel.
L'accueil est chaleureux !
L'épicerie-café
On rencontre çà et là des hommes à cheval, d’autres menant tant bien que mal leur tracteur ramasser les foins à travers les bosses et les ruisseaux environnants.
Au travail !!!
Je compte bien retourner cet été sur place, revoir tous ces gens adorables que je n’ai pas vus assez longtemps à mon goût, mieux connaître encore le passé tumultueux de cet endroit perdu mais si chaleureux, faire la tournée de tous les yayla du coin, m’imprégner de leurs cultures, de leurs richesses, de leurs modes de vie.
Enver et ses deux belle-soeurs, Tamile et Hülya
Cette source d’informations, je souhaite qu’une trace puisse en rester pour perpétuer la mémoire des aïeuls, afin que les jeunes générations sachent comment vivaient leurs ancêtres dans des coins reculés tels que celui-ci… et n’oublient pas !!