30 Mars 2008
A 1225 m d’altitude et 3 heures de minibus de la ville de Sivas, se dresse un joyau architectural impressionnant, en plein coeur de l’Anatolie Centrale, le complexe de l’Ulu Cami et Darüşşifa.
En ce 8 septembre 2007 de bon matin, je suis bien décidée à prendre la journée pour me rendre à Divriği dont la grande mosquée et l’hôpital psychiatrique sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1985.
L'Ulu Camii à Divriği, classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco
La route traverse des paysages magnifiques, en particulier entre Kangal (d’où sont originaires les chiens de berger qui portent ce nom) et Divriği. Elle zigzague et grimpe en même temps, laissant entrevoir par moments des formes qui me rappellent celles de la Cappadoce.
Paysages lunaires sur la route de Divriği
Aussitôt arrivée, je demande la direction du site situé à 10 petites minutes à peine, dans le haut de cette jolie petite ville d’environ 15000 habitants. Heureusement car la température frôle les 40º et il n’y a pas l’ombre d’une brise.
Divriği, ses vieilles maisons, son château...
En m’approchant, rien ne me laisse encore deviner ce qui m’attend. De loin, ma première impression est un sentiment de crainte d’avoir fait une telle distance pour finalement être déçue.
Le complexe de Divriği
Construits en 1228 par l’émir local Ahmet Şah et son épouse Fatma Turan Melik, les deux monuments, l’Ulu Camii et le Darüşşifa - hôpital psychiatrique - sont contigus.
Deux gardiens sont installés dans l’entrée de l’ancien centre de traitement des aliénés, conversant autour d’un thé. Pas de droit d’entrée à acquitter, pas de guérite de sécurité… et aucun touriste à mon arrivée…
L'imposante salle de la Darüşşifa
Ce lieu dégage une atmosphère particulière et j’imagine aisément le clapotis de l’eau dans le bassin octogonal et la musique adoucir les maux des malades puisque c’est ainsi qu’ils étaient soignés à l’époque.
Le bassin central
Les deux portails de l’entrée nord de la mosquée sont un déploiement de détails architecturaux somptueux de style seldjoukide : des motifs géométriques, des médaillons, des pierres ouvragées, des formes élancées, une merveille hors du commun.
L’intérieur de la mosquée tranche totalement, d’une sobriété déconcertante et dégage presque une certaine sévérité.
La porte ouest est également finement travaillée, ornée de représentations d’oiseaux et d’animaux.
La petite ville possède également quelques kümbets, tombeaux seldjoukides datant de la fin du XIIème et du début du XIIIème siècle.