Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.
17 Mai 2008
Article publié dans le journal "Aujourd'hui la Turquie" de mai 2008
La petite ville de Pergame, Bergama en turc, est une étape de qualité si vous vous rendez dans la région d’Izmir, à deux heures de route de cette dernière, au milieu d’oliviers et de vignes.
Son origine est incertaine mais elle s’appelait Pergamum et existait bien avant Jésus-Christ. La ville dirigeait un des plus petits royaumes parmi les plus riches et les plus puissants du Proche-Orient. C’est Lysimaque, un des grands généraux d’Alexandre, qui fit la prospérité de cette bourgade.
En plein centre ville, la « basilique rouge », Kızıl Avlu, aux murs de brique rouge ! Ce temple, de la taille d’une cathédrale, était dédié au IIème siècle aux dieux égyptiens Sérapis, Isis et Harprocrate. Il impose par son allure. Finalement, ce temple s’est vu transformé en basilique plutôt qu’église, compte-tenu de sa taille.
La basilique rouge de Pergame
Situé à l’extérieur du centre ville mais parfaitement accessible à pied, les ruines du temple d’Asclépiéion construit en 142. C’était à ses débuts un centre médical fondé par un nommé Archias, habitant Pergame et qui avait été soigné à l’Asclépiéion d’Epidaure, en Grèce. Les traitements étaient à base de massages, de bains de boue, d’herbes et d’onguents. Galien, natif de cette ville, fit la gloire de ce site. Ce médecin de gladiateurs est considéré comme le plus grand thérapeute de l’Antiquité.
La voie romaine commerçante va du parking aux ruines. Des colonnes sont érigées là, un temple circulaire, les traces de la bibliothèque et l’ampithéâtre romain.
Les ruines figurent sur la liste des 100 sites historiques qui possèdent une importance commune en Méditerranée.
La voie romaine d’Asclépiéion à Pergame
A 5 km du centre-ville, une route en lacets permet d’accéder à la colline qui abrite l’Acropole. Le site est particulièrement étendu et c’est un ravissement pour les yeux de découvrir la bibliothèque et ses colonnes de marbre, le temple de Trajan construit sous le règne des empereurs Trajan et Hadrien, dédié à Zeus et … à Trajan lui-même !
L'acropole de Pergame
La bibliothèque renfermait plus de 200 000 volumes du temps d’Eumène II (au IIIème siècle avant Jésus-Christ) et représentait l’ascension sociale et culturelle de la ville.
L’amphithéâtre est sans doute l’endroit le plus vertigineux qui soit. Construit à flanc de colline, il pouvait accueillir 10 000 spectateurs. La vue qui se dégage de là est magnifique.
Le théâtre à flanc de colline de l'Acropole de Pergame
Les vestiges du temples de Dionysos sont en contrebas de la scène. Au sud de l’amphithéâtre, les bases de l’autel de Zeus dans un cadre romanesque à souhait, à l’ombres de beaux arbres dont les feuilles ne tombent jamais. L’autel même a été transféré à Berlin au XIXème siècle sur autorisation du sultan.
Les restes de ce site, parsemés sur toute la colline, nous donneront une idée de l’importance qu’il avait lors de sa période de gloire.
L'Acropole de Pergame
Le musée archéologique de Bergama a été restauré il y a quelques années et présente une collection de sculptures de Pergamum, une maquette de l’autel de Zeus de l’Acropole ainsi que divers objets trouvés sur un site proche.
Musée archéologique de Pergame
Il est bien agréable de se promener aussi dans les ruelles de la vieille ville où le temps semble s’être arrêté, s’attabler à la terrasse d’un café pour siroter un thé en profitant de la quiétude des lieux.
Le beau centre-ville de Pergame, de jour et de nuit
Une bonne journée est nécessaire pour profiter de l’ensemble des sites et respirer l’air provincial qui s’en dégage.