13 Juin 2008
On ne peut pas l'ignorer ! On le voit arriver de loin, cet étrange tramway sorti d'une autre époque qui parcourt inlassablement la longue avenue d'Istiklal Caddesi (autrement dit l'avenue de l'Indépendance, ex Grande Rue de Péra) qui relie la place de Taksim à Tünel.
C'est lui, le tramway nostalgique !
Il est désuet mais si charmant au milieu de la foule qu'il oblige à le laisser se frayer un passage.
Dans ce quartier branché, l'artère principale d'une longueur de 1,640 km, invite à se promener,à faire des emplettes, à regarder et... à se montrer aussi.
Ce transport est un lien fort entre le passé prestigieux de ce quartier de Beyoğlu, l'ancienne Péra dont la signification en grec est "au-delà", et son présent, poumon de la vie culturelle stambouliote.
En fait, le tramway desservait toute la ville d'Istanbul jusqu'en 1960 où il fut démonté. C'est au début des années 1990 que ce tramway a été installé ici après une restauration réussie. Les voitures datant de 1939 cadrent parfaitement dans le paysage d'Istiklal aux gracieuses façades qui l'ornent majoritairement, hôtels particuliers, consulats, passages,... et que je vous présenterai plus en détail lors d'un très prochain billet.
Cet après-midi là, ayant un rendez-vous dans le quartier de Galata et étant un peu en retard, j'ai grimpé dans ce véhicule rouge pompier que j'admire toujours.
J'ai pris le temps de l'inspecter sous toutes ses coutures, vu monter et descendre les passagers, habitants ou touristes à l'une des trois stations intermédiaires.
C'est à hauteur du majestueux portail du lycée de Galatasaray que les deux trams en activité se croisent avant de continuer leur route inlassablement.
Plus de 6000 usagers l'empruntent tous les jours entre 7 h et 21 h.
Station de Tünel, les derniers passagers descendent. Je m'attarde pour admirer le plafond arrondi, les encadrements de portes et de fenêtres en bois vernis, les sièges à la curieuse armature métallique.
Le dernier passager descend, non en fait c'est... l'avant-dernier !
Il ne reste plus que le chauffeur et moi et moi... Je m'arrête devant la curieuse manivelle située à côté du volant que j'aimerais bien manier pour moi aussi descendre et remonter l'avenue ; qui sait un jour peut-être, impossible n'est pas Nathalie !
Mais il faut descendre, le chauffeur va garer le véhicule devant la station de Tünel et prend quelques minutes de repos avant de reprendre son ballet.
Je regarde de plus près les façades de l'engin. A l'avant et à l'arrière, cela me fait penser à un visage un peu grossier où l'on voit deux yeux et un gros nez, à la manière d'un clown.
De côté, c'est plus sérieux, c'est l'emblême de la Ville d'Istanbul et la Direction Générale des Transports qui sont mis en avant
Ce sont des grilles métalliques qui servent de portes
Les nouveaux usagers sont installés, le départ est proche !