18 Juin 2008
45 kilomètres séparent Kars d’Ani. Cette cité aujourd’hui en ruines est en fait l’ancienne capitale du royaume d’Arménie. Ce site exceptionnel, perdu au milieu de la steppe, se trouve à la frontière du pays dont il représentait la richesse, il fut un temps lointain....
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Le nom d’Ani vient d’Anâhitâ, déesse perse identifiée à Aphrodite et qui était adorée par les Ourartéens, les habitants du royaume d’Urartu qui a existé du Xème siècle av J-C pour disparaître aux alentours de 590 av J-C.
Après avoir traversé le dernier village, la route s’arrête et une autre commence : l’entrée des lieux….
La première impression est surprenante, une citadelle composée de tours rondes à l’allure plutôt austère enserre une partie du site. On franchit la Aslan Kapısı (porte du lion) et là on pénètre dans un autre univers…
La citadelle
Les vestiges principaux sont ceux de différentes églises, d’une cathédrale et d’une mosquée.
Cette ville prestigieuse comptait 100 000 habitants
L’église du rédempteur dont il ne reste que la moitié, la foudre étant passée par là en 1957 !
Sa construction date de 1034 – 1036 et elle était destinée à accueillir un morceau de la Vraie Croix en provenance de la belle Constantinople.
Une gorge serpente en contrebas du chemin et tout près de là, une église, celle de Saint-Grégoire-de-Honentz, l’église aux images comme elle est surnommée en turc (resimli kilise). Tant sa situation que ce qui lui reste à offrir aux yeux des visiteurs sont impressionnants.
Elle devait être splendide lorsqu'elle vit le jour en 1215, construite par le dévot et noble Tigran Honentz et dédiée à l'apôtre et premier patriarche arménien, Grégoire 1er. Les fresques murales partiellement visibles témoignent de son passé prestigieux.
C’est beau, c’est émouvant, on pourrait presque s’imaginer une voix sourde entonner un chant religieux, moment émotion !
Des dentelles sculptent les murs extérieurs, des représentations d’animaux et d’oiseaux sont encore parfaitement conservés….
Cette église est sans nul doute celle qui m'aura le plus marqué à Ani. Elle continue d'imposer son insolente beauté au milieu de la nature.
J'ai eu du mal à poursuivre ma route. Je me tournais encore et encore pour la regarder, garder le souvenir de cette image presque irréelle...
Son dôme qui laisse passer la lumière, ses "jambes" frêles, ses courbes parfois nettes, parfois abîmées, font d'elle une merveille.
Nous poursuivrons dans le prochain billet la suite de cette visite dans un autre monde, dans une autre époque...