19 Juin 2008
Poursuivons ensemble la visite d'Ani, ce site présenté dans mon précédent billet !
Après cette église troublante près laquelle il se terminait, la promenade continue jusqu'à... la cathédrale !
Elle a été rebaptisée en mosquée de la Victoire (Fethiye Camii) par les seldjoukides lorsqu'ils ont se sont emparés des lieux.
Pourquoi la cathédrale ? Tout simplement parce qu'Ani était jadis le siège du patriarcat arménine orthodoxe et ce lieu était le plus prestigieux édifice de culte de la ville.
Elle n'a cessé de passer du statut d'église à celui de mosquée et vice-versa en fonction des envahisseurs.
La coupole n'a pas résisté au temps, dommage.... L'intérieur est imposant et semble s'étirer vers le ciel...
Un peu plus loin se dresse l'étonnante Menüçer Camii. De forme rectangulaire, un haut minaret octogonal confirme son originalité. Ce serait la première mosquée réalisée par les Turcs seldjoukides d'Anatolie en 1072. C'est un curieux mélange de styles arménien et seldjoukide.
A l'intérieur, des pierres polychromes agrémentent les plafonds, les couleurs sont orangées.
Un peu plus loin, dans une courbe du cours d'eau qui continue sa route serpentée, se trouve une petite église "Kız Kalesi" (le château de la Vierge), accrochée à un roc. Il n'est malheureusement pas autorisé d'y accéder, comme certains autres secteurs du site qui se trouvent en zone militaire.
Une église au toit conique apparaît, il s'agit de l'église Saint-Grégoire (Abughamrentz) qui date de la fin du Xème siècle. Son architecte est le même que l'église du Rédempteur, vous savez celle coupée en deux par la foudre tout à fait au début de la visite....
Telle une jeune femme, elle essaie de montrer sa grâce et Dieu sait qu'elle en a....
Une autre église n'est pas dénuée d'intérêt, celle des Saint-Apôtres qui date de 1031. De loin, elle donne l'illusion d'un tas de ruines.
Il suffit de s'approcher... et d'entrer pour découvrir certains bas-reliefs en bon état, des pierres de différentes couleurs, des formes géométriques intéressantes, ...
Le porche surprend par la douceur de ses lignes et son architecture raffinée.
Il y a encore quelques années à peine, il fallait une autorisation pour se rendre à Ani, compte-tenu de sa situation particulière à la limite entre la Turquie et l'Arménie. Heureusement, ce n'est plus le cas aujourd'hui et on peut profiter tant des monuments que de la beauté du paysage.
Des étendues immenses, çà et là, on aperçoit des habitations troglodytiques dans la roche.
Le déplacement du soleil donne lieu à des jeux d'ombre. Les formes se déforment, les routes ont l'air d'aller vers l'infini. Cela semble si nu, si vide et pourtant ces lieux sont remplis d'histoire.
Un pan de mur surgit devant nos yeux, celui d'une église géorgienne construite au XIème siècle et dont les restes peuvent donner une idée de la beauté de la construction. Elle s'est effondrée en 1840, seule cette partie a résisté au temps.
La citadelle se profile à nouveau, la sortie est proche.
Quatre heures et demie sur place, à s'approprier un peu de la magie des lieux, à s'imaginer ce que pouvait être cette ville au temps de sa prospérité.