8 Juillet 2008
Aujourd'hui c'est dimanche, et le dimanche on se marie ! Les mariés sont originaires, tous deux semble-t-il , d'Isabeyli köyü, paisible village situé à environ 700 m d'altitude, au-dessus de la ville de Devrek où j'ai séjourné récemment.
Ce qu'on voit autour de soi à Isabeyli köyü
Mais là-haut dans la montagne, il n'y a pas de "düğün salonu", ces fameuses salles souvent immenses qu'on loue pour les mariages.
C'est donc à Devrek même, en ville, que les festivités vont avoir lieu le dimanche soir.
Vue aérienne de Devrek
Nous voilà partis pour assister à une partie de la fête ; on vient quand on veut, quand on peut. On invite tout le monde et même si on n'est pas invité et qu'on ne connaît personne, on est la bienvenue. D'ailleurs, je ne sais même pas comment s'appellent ceux qui ont décidé de s'unir, c'est malin !
Un orchestre composé de 3 personnes, un au synthé, l'autre au violon (oui !) et un autre au tambour et au chant seront les animateurs de la soirée.
Les mariés sont sagement installés sur une petite estrade le long d'un des murs de la salle. On vient leur parler, s'asseoir à côté d'eux,...
A toutes les tables, on sert du Coca, du Fanta. Des assiettes remplies de petits gâteaux salés ou sucrés sont distribués partout mais dans de nombreux mariages, on ne sert pas de repas proprement dits. Vu la quantité de personnes qui défilent dans la soirée, sans en connaître forcément le nombre auparavant, trop difficile à organiser et trop coûteux !
La pièce montée arrive ! Le couteau doit être "alimenté" pour que les époux puissent couper les parts qu'ils vont s'échanger, puis offrir un petit morceau à leurs parents, frères et soeurs, avant que l'ensemble soit réparti afin que tous les invités en profitent. Comment donner assez de force au couteau ? En l'appâtant avec des billets de banque qu'on glisse... sur les différents étages.
La pièce montée !
Les mariés prennent ensuite place devant l'orchestre pour recevoir les félicitations ... et les cadeaux. Lors des félicitations, il est de tradition en Turquie que les mariés embrassent le dos de la main e portent leur front dessus pour témoigner du respect envers plus ancien que soi.
Cette marque qui m'a toujours impressionnée, un jeune homme me l'a faite justement ce jour-là, non pas au mariage, mais dans le village d'Alibeyli köyü lorsque nous nous sommes arrêtés pour saluer quelques personnes. Je me suis sentie ... vieillie tout à coup.
Revenons à nos tourtereaux ! C'est d'abord au tour de la mariée d'être couverte de bijoux en or, bracelets, collliers, boucles d'oreille offerts par les parents du marié, mais aussi selon les endroits par d'autres membres de la famille ou des amis.
Les autres cadeaux se résument non pas en une liste de mariage, mais en pièces d'or épinglées au décolleté de la mariée ou au gilet de l'époux, parfois sur un ruban de satin qu'ils mettent autour du cou, de même que des billets accrochés ou posés à même sur la table devant eux.
Lorsque tout le monde est passé, les "just married" ramassent le tout... et le mettent dans un petit sachet en plastique qui sera mis remis à un des parents chargés de faire le "coffre-fort de garde".
Place à la danse ! Les slows langoureux où les jeunes époux mènent le bal sont suivis par des rythmes turcs bien soutenus où les jeunes et moins jeunes se déhanchent.
Un peu plus tard, c'est aux hommes de se mettre à des danses plus traditionnelles, au son du tambour qui résonne dans les oreilles. J'attendais avec impatience celles où l'on se tient la main et où on fait une ronde en transpirant à grosses gouttes tant le rythme est soutenu... mais apparemment dans cette région-là, elles n'ont pas lieu...
Dommage, j'étais en forme ! Ce sera pour le prochain mariage auquel j'assisterai !