15 Août 2008
.... dans les rues enneigées de Kars, Ka ne reconnut rien de la ville. Il n’arrivait même pas à situer la gare devant laquelle il s’était retrouvé, par un jour de printemps, quand il était venu 20 ans plus tôt avec le train à vapeur,...... Sous la neige, toute chose semblait effacée et perdue.... la ville était beaucoup plus triste et pauvre qu’elle était apparue à Ka des années auparavant.
Orhan Pamuk
Cet extrait du livre “Neige” du célèbre écrivain turc, donne le ton sur l’image que l’on peut avoir de la ville de Kars. Cette cité d’environ 100 000 habitants située à plus de 1500 m d’altitude ne semble pas, au premier abord, être des plus attrayantes.
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Sous le soleil, elle invite toutefois à mieux faire sa connaissance pour dévoiler aux voyageurs plus curieux ses charmes cachés et ses trésors... qui mériteront deux billets.
Kars, l’austère, a joué un rôle important dans l’histoire de la Turquie. Au Xème siècle, Kars faisait partie du royaume d’Arménie et était sa capitale, bien avant la belle Ani. Les turcs seldjoukides s’en emparèrent ensuite avant qu’elle ne passe aux mains des Mongols au XIIème siècle. C’est ensuite au tour des ottomans de la dominer jusqu’en 1877.
Au XIXème siècle, sa situation géographique la transforme en un enjeu territorial entre la Turquie et la Russie. Cette dernière s’en empare en 1878 et y établit une garnison. Mais en 1920, durant la guerre d’indépendance, l’armée républicaine turque dirigée par Atatürk la reprend définitivement et par la signature du traité de Kars avec l’Union soviétique le 23 octobre 1921, Kars et la proche ville d’Ardahan feront à nouveau partie du territoire turc.
Mémorial inauguré le 29 octobre 1983 et commémorant le 6 octobre 1924 lorsque le peuple et les soldats ont reçu et acclamé Atatürk
Le monument le plus connu de la ville est sans nul doute la citadelle érigée sur une colline rocheuse qui domine les alentours.
Les murs remontent à la période arménienne mais des transformations eurent lieu semble-t-il dans les années 1300 et quelques. La citadelle a été le théâtre de combats sanglants duront les affrontements.
Aux pieds du château se trouve la cathédrale Saint Arak'elos, ou église des Apôtres, construite entre 932 et 937 par un souverain du royaume d’Arménie. Elle aussi, a subi des modifications, d’abord par les Ottomans en 1579, puis au XIXème siècle par les Russes.
Le toit conique couvre le dôme qui abrite les bas-reliefs des douze Apôtres. Dans les années 60-70, un petit musée a été aménagé à l'intérieur.
Durant les deux décennies suivantes, l’église fut abandonnée avant d’être convertie en mosquée en 1998. La restauration de cet édifice est achevée, seuls les aménagements extérieurs sont encore en voie d’achèvement.