17 Août 2008
Au bas de la citadelle de Kars, un pont de basalte de 53,70 m de long et 8 m de large enjambe la rivière. Sa construction originale date de 1579 sous le règne du sultan Murat III mais il fut détruit lors d'un tremblement de terre.
En 1719, Hacı Ebubekir, notable de Kars, en a fait ériger un nouveau au même emplacement que le premier et qui n'a plus bougé depuis. L'inscription qui s'y trouvait a été effacée par les Russes lors de l'invasion et une nouvelle a été refaite au milieu de l'arche centrale.
A deux pas de là, le hammam de Topcuoğlu, un des trois de la ville, qui date d'il y a plus d'un siècle. Sa dernière utilisation remonte à 7 ans.
Depuis sa restauration il y a un an, il sert de lieu d'exposition. Il accueille d'ailleurs des photos anciennes de Kars qui permettent de découvrir la ville sous son visage d'il y a quelques dizaines années.
En retournant vers le centre-ville, tout près de l'église des Apôtres, se trouve Evliya Camii qui date également de 1579, sous le règne de Murat III (comme le pont évoqué plus haut). L'ensemble se compose de la mosquée, d'une medrese (école coranique) et d'un hammam.
Détruite au début du XVIIème siècle, la mosquée fut reconstruite peu de temps après. Seul, le minaret est d'origine. L'intérieur est agréable est lumineux.
Dans un bâtiment attenant se trouve la tombe de Horasanlı Hasan-ı Harakani dont l'aménagement extérieur a été réalisé en 1950 par un commandant de l'armée.
A quelques pas de la statue équestre d'Atatürk évoquée dans la première partie consacrée à Kars, se trouve Fethiye Camii qui date du début du XIXème siècle.
En fait, en observant la première fois ce bâtiment, il m'est apparu évident que celui-ci était d'abord une église.
C'est en visitant l'exposition de photos dans le hammam de Topcuoğlu précité que j'ai découvert le cliché ci-dessous, celui de l'église russe d'origine du nom d'Alexander Nevskij. L'édifice est devenu mosquée après la libération de Kars de l'occupation russe.
En se dirigeant vers l'extérieur de la ville, une halte s'impose dans le joli petit musée de Kars restauré l'an passé et que j'ai enfin pu découvrir.
La façade extérieure ne laisse pas imaginer l'intérieur lumineux. Sur deux niveaux, des vitrines permettent de découvrir des objets de l'âge du bronze et des différentes périodes qui ont composé l'histoire, tant de Kars que de ses alentours (ourartéenne, gréco-romaine, seldjoukide et ottomane).
Quelques objets auront attiré mon attention, en particulier deux superbes portes de bois provenant de l'ancienne église russe orthodoxe de la ville.
Réalisées avec une technique de gravure en relief comportant des motifs ornementaux et le haut avec deux oiseaux, elles sont de toute beauté.
Alors, finalement, cette ville si décriée, si montrée du doigt, n'a-t-elle pas des atouts qui lui donnent un charme plus grand ?
Bâtiment administratif municipal
Même en levant juste le bout du nez, des détails d'architecture ont leur intérêt à condition d'y être sensible.
Sinon, il reste toujours ses habitants, son marché et aussi ses spécialités comme le miel très réputé ou le graviyer de Kars, un fromage qui ressemble au gruyère.
Tout cela pour dire que Kars mérite un tant soit peu d'attention et que le temps et la curiosité sont nécessaires partout pour découvrir la face cachée, qui ne se révèle pas d'emblée, qu'il faut chercher, découvrir.