19 Août 2008
Que n'aurais-je donné pour revoir Ani une fois de plus tellement ce site me donne d'émotions, de frissons et fait travailler mon imagination. Et me voilà de nouveau face aux tours que l'on aperçoit déjà de loin en arrivant par la seule route qui s'arrête ici, à l'entrée d'un autre univers, d'un nomansland d'une époque glorieuse révolue.
Aussitôt l'Arslan Kapısı (porte du lion) franchie, je me retourne pour voir l'envers du décor. A l'extérieur, c'est un dégradé de tours rondes, à la forme joviale et à l'intérieur, les marques du temps se font déjà sentir.
Je ne vais pas reprendre l'historique et la description des lieux que vous trouverez dans mes deux précédents billets parus il y a deux mois à son sujet http://dubretzelausimit.over-blog.com/article-20539210.html, http://dubretzelausimit.over-blog.com/article-20564427.html.
Une partie significative du mur d'enceinte visible de l'intérieur
Je vais surtout m'efforcer de publier des images différentes, d'autres angles pour partager avec vous la beauté de ces vestiges.
De loin pour qui vient la première fois, le paysage peut paraître désolé, on aperçoit bien au loin à gauche un semblant de minaret proche d'un mont surmonté au demeurant d'une citadelle. Quand les yeux vont plus à droite, c'est manifestement bien d'une ruine qu'il s'agit là juste à côté d'une église surmontée d'une tour cônique qui paraît en meilleur état.
Vous ne ressentirez pas forcément les mêmes sensations et vous étonnerez des sentiments que peut me procurer une telle vue. Mais si un jour vous avez la chance d'y aller, je ne doute pas un seul instant que vous ne serez pas vous même émus devant ces monuments, souvent imposants, qui habillent la nudité de cette vaste étendue à la frontière de l'Arménie.
Se laisser porter par ces pierres qui ont tant vécu et qui auraient tant à raconter si on leur donnait la parole. Elles en ont vu passer des rois et des princes, mais aussi des personnes aux idées moins nobles.
L'église du rédempteur (Surp Amenap'rkitch) m'apparaît une fois de plus avec son image déroutante, brisée, cassée en deux par la foudre en 1957.
L'entrée a été murée sans doute pour éviter tout risque d'affaissement
Les nuages semblent lui donner un air encore plus mystique comme si elle allait continuer à s'élever dans les cieux.
L'édifice se serait-il affaibli depuis l'an passé ? Un étai le soutient à présent, comme une vieille dame dont la présence d'une canne lui permettrait de continuer à rester debout.
C'est un des monuments où je m'attarde sans me lasser afin de le dévisager sous tous les angles, l'admirer, essayer de l'imaginer du temps de sa splendeur.
En fermant les yeux, je devine le son de chants sacrés entonnés par des hommes à la voix grave, comme ceux entendus il y a quelques jours à peine lors de l'enterrement de mon ami arménien Kato.
La visite des lieux continuera demain, une fois intégré ce premier choc et pris l'habitude d'aller à la rencontre de l'histoire composée de murs, d'images et de l'immensité environnante.