26 Août 2008
... que je souhaitais passer cette journée pour fêter mes 5 ans de vie en Turquie.
La première fois que j'ai découvert ce village dont toute l'activité tourne autour de la pêche, j'ai immédiatement été séduite, presque amoureuse.
J'ai déjà publié un article dans le journal "Aujourd'hui la Turquie" ainsi que sur mon blog concernant Rumeli Feneri sur son histoire bien ancienne.
Sa position géographique stratégique, à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Mer Noire lui confère une aura particulière.
Je n'ai pas compté le nombre de fois où je suis venue à Rumeli et pourtant je n'avais encore jamais emprunté le chemin de ronde de la citadelle génoise qui embrasse Karadeniz (la Mer Noire), tant le vertige m'en empêchait. Mais cette fois-ci, faisant totale confiance à mon ami, j'ai voulu en profiter pleinement... et quel plaisir pour moi.
Observer aussi loin que porte le regard les dizaines de bateaux qui attendent de pouvoir passer le détroit, les rochers qui bordent la mer, avoir un regard différent sur ce presque bout du monde.
Comme tous les week-ends d'été, des familles sont là en train de pique-niquer et de se baigner sans peut-être même penser à tous les pirates, cargos, voiliers ou paquebots qui ont passé ici depuis des millénaires.
Pour accéder à ce panorama, il faut emprunter des escaliers tordus aux marches inégales, parfois faire un peu d'escalade.
Mais ensuite lorgner à travers les ouvertures aux formes toutes différentes permet d'observer la mer à perte de vue, les baigneurs et les rochers alentours.
J'aime ainsi laisser s'égrener le temps, regarder sans fin autour de moi, apprécier chaque miette...
Nous nous retrouvons nez-à-nez avec deux jeunes vendeurs d'eau qui se font un peu d'argent de poche, échangeons quelques mots pour voir ce qu'ils connaissent du village où ils habitent.
Leur bouille adorable se devait de figurer parmi les souvenirs de la journée.
Il y a quelques restaurants de poissons à Rumeli Feneri mais mon préféré est incontestablement le Barinak. Bien que l'aspect extérieur ne soit pas des plus engageants, au milieu des ateliers de restauration de bateaux, aussitôt arrivé à l'étage et installé près d'une fenêtre qui donne sur le port.
Une soupe de poisson préparée à la demande, des meze (assortiment d'entrées froides ou chaudes) plus délicieux les uns que les autres, des poissons cuits juste comme il faut, comment résister, impossible !
Pour terminer, une part de helva au four saupoudré de décoction de noisettes, laissera, tout comme le reste, un souvenir de plaisir gustatif.
Barinak - Balıkçı Barınağı n° 1 - Tel (0212) 228 17 00-01 www.barinakrestaurant.com.
Jusqu'à la reprise de la pêche au gros le 1er septembre, les gros bateaux sont au bercail afin d'être requinqués, toilettés, repeints. On ne voit ces mastodontes qu'en été, en temps normal, ils partent durant 2 à 3 mois pour chaque expédition.
Du coup, les embarcations plus petites semblent presque minuscules et ont parfois changé d'emplacement pour laisser la place aux grands frères.
Il n'est pas encore temps de lever l'ancre, le repos est encore de mise.
Près de la jetée, ce sont des groupes de copains qui viennent entre eux, se rafraîchir de pastèques, de concombres et de tomates entre deux séances de baignade.
Certains ont emmené le mangal, petit barbecue de poche qu'on voit fleurir le dimanche un peu partout. Les odeurs de grillade se mêlent au bruit des mouettes et des goêlands, sur fond de paysage de carte postale.
La palette de couleurs est infinie ici, un peintre se régalerait (clin d'oeil à Jean-Yves) !
Il est difficile de repartir pour moi de ce lieu que j'aime tout particulièrement. Heureusement, je reviendrai très vite pour partager du temps avec mes amis pêcheurs, leur famille, ceux qui me voient revenir régulièrement, seule ou accompagnée, pour faire découvrir ce petit coin de paradis qu'est pour moi Rumeli Feneri.