28 Août 2008
C'est au mois d'août qu'on fait le foin et qu'on le rentre, une fois séché, afin d'être paré pour l'hiver.
Les journées de travail commencent tôt, c'est bien souvent vers 5 ou 6 h que les hommes partent avec les tracteurs pour dévaler les pentes et entasser sur leur engin des meules immenses. Les manipulations sont importantes ; les fourches et les rateaux ont fort à faire.
Ce matin-là, au-dessus du toit de la maison, Ismail amca, Ferman et quelques autres venaient de ramener un premier chargement à rentrer.
Il ne s'agit pas de lambiner car après ce tas-là, il y en aura bien d'autres tout au long de la journée et ce durant plusieurs jours.
Une fois le petit déjeuner pris, une promenade est prévue dans les alentours pour aller retrouver ce petit monde reparti avec le tracteur près d'une des rivières proches pour continuer le ramassage.
En cours de route, nous croisons d'autres voisins occupés aux mêmes tâches. Un bonnet enfoncé sur les oreilles, la bonne humeur est toujours de mise malgré la rudesse du travail.
Lorsque le véhicule s'est déplacé un peu plus loin pour ramasser une nouvelle meule, j'aurais aimé pouvoir enregistrer cet homme perché sur son tas de foin chantant un vieil air du pays au milieu de cette immensité.
Nous continuons notre route et tout à coup, au lointain, un homme à cheval précède un autre tracteur venu de nulle part et qui dégringole la montagne.
Après être descendu vers la rivière, nous rejoignons l'équipage qui ne cesse de s'activer.
Que ce soit les mini-bus locaux ou les tracteurs, ils ont tous une marque de "design" local.
A l'intérieur des fleurs en plastique entourées d'animaux aux couleurs fashion et bien sûr le nazar boncuk en plein milieu du volant, pour protéger du mauvais oeil.
Il a fier allure ce véhicule et le lasso est fin prêt pour le service !
En regardant d'un peu plus près, un autre nazar boncuk est accroché à l'extérieur également.
A l'abordage ! La corde permet en fait de ficeler toutes ces meules au mieux pour éviter qu'elles ne tombent... et vu la route qu'elles vont emprunter, il vaut mieux prendre ses précautions.
C'est sportif, je vous le garantis car il faut se pendre de toutes ses forces pour serrer un maximum le tout. Mais quand on est fort comme un turc, pas de soucis !
Une fois que tout est savamment accroché, il y a lieu d' aider le convoi à traverser le bras de rivière, ce qui demande à la fois technicité, dextérité et... un peu de chance.
Ca y est, le passage est une fois de plus réussi, le gars perché sur le chargement est bien secoué mais les chocs sont amortis.
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