31 Août 2008
En revenant de notre belle promenade à travers les champs alentours, nous apercevons deux femmes dont une qu'Enver connaît très bien.
Il s'agit de Ballı teze (tante Balli) chez qui il a passé beaucoup de temps étant très jeune enfant. Que de doux moments ont-ils vécu ensemble et il reste cet attachement, cette complicité que je décèle au premier regard.
Elle nous invite dans sa maison que l'apparence extérieure ne différencie d'aucune autre. Mais à l'intérieur, quel ravissement dans cette demeure plus que centenaire.
Les portes du salon donnent sur la cuisine et lorsqu'on les referme, on pourrait penser qu'un simple placard se cache derrière.
Un plafond de bois tel que je les aime, de la dentelle toujours en bois qui en fait le tour, le sol composé de larges planches de bois également, le poêle au milieu de la pièce, et quelle pièce ! Nous voilà dans ce qu'on appelle la "köy odası", la pièce du village.
Imaginez-vous une quarantaine d'années en arrière. Les tapis jonchaient alors le sol et les villageois se retrouvaient là le soir pour les veillées, les adultes assis tout autour dans la pièce et les enfants par terre.
Un des anciens racontait les histoires du passé, véridiques ou légendaires, et le sas, instrument de musique traditionnel turc, meublait les intermèdes musicaux.
Au moment de reprendre la parole, le conteur demandait comment continue son histoire. Si personne ne répond, il reprenait lui-même la suite... Mais si un enfant, tel que cela a été le cas pour Enver, disait connaître la suite... et que finalement ce n'était pas le cas, il fallait donner quelques pièces de monnaie au conteur pour poursuivre son récit...
Mais aujourd'hui, les mamies s'intéressent à la technologie. Quel est donc cet appareil magique qui sert de téléphone et d'appareil photo à la fois ?
Un test photo est fait immédiatement et l'amie de Ballı teze offre son joli visage de pomme ridée par le temps à l'immortalité.
Après un bon thé et du pain frais fait maison tout croustillant et encore tiède, il faut revenir à la maison. Au passage, nous croisons Zeker dede, que vous connaissez déjà à présent, qui me lance un p'tit salut du béret.
Ce soir, quelques hommes de la famille se retrouvent devant la maison pour papoter et rigoler autour d'un thé. Tous chapeautés, ils sont plein d'humour et j'ai fort à faire pour avoir le dernier mot avec eux.
Ainsi s'écoule la vie du village, après la journée de travail dans les champs, on se retrouve, le plus nombreux possible et l'on devise... on refait le monde.