16 Septembre 2008
Ces maisons sont souvent bien plus que centenaires. Faites à l'origine de pierre et de bois, elles sont presque toutes semi-enterrées pour mieux résister aux rudes et longs hivers de la région. Il ne faut pas oublier qu'on est à 2600 m d'altitude et en septembre déjà, la neige fait souvent son apparition pour quelques mois.
C'est ainsi qu'on distingue, lorsqu'on déambule sur le toit, les anciennes fenêtres, toutes petites. D'autres ouvertures sont aménagées pour le passage du foin. Il vient remplir une pièce complète où sera stocké le nécessaire pour les bêtes pendant l'hiver puisqu'il est souvent impossible de sortir de chez soi.
Au fond l'accès - ici la pièce est bientôt remplie, les foins se terminent
Vous avez déjà fait connaissance avec la cuisine où Tamile ou sa belle-maman réalisent des mets succulents. C'est une petite pièce que j'aime beaucoup. A l'entrée de celle-ci se trouve un soba, le poêle qui permet de chauffer cette aile de la maison.
Juste à côté se trouve le salon où l'on se retrouve tous pour manger, parler, regarder les informations télévisées. La nuit, la pièce se transforme en chambre à coucher.
On défait les épaisses couches très confortables et on les couvre de couettes douillettes avec lesquelles il est impossible d'avoir froid. Cette pièce est une des plus récentes de la demeure.
Dans le long couloir qui permet d'accéder d'abord aux deux ailes (cuisine, salon, sdb d'une part et deux immenses chambres de l'autre qu'un autre poêle alimente), une porte sur la droite attire l'attention.
Elle donne sur le dépôt de nourriture. Ici, on entasse les sacs de farine, de riz, de pâtes, on oublie les courses quotidiennes au supermarché.
Souvent, le chat vient se reposer juste devant la porte, il semble faire office de concierge.
Je croise ma mère l'oie et son petit qui ne sont pas encore sortis au grand air ce matin-là. Des oies, il y en a partout dans les villes et villages de la région. A l'automne, on les gave durant deux mois, en général en septembre et en octobre. Quand vient le mois de novembre, on les tue. Une fois nettoyée, la viande est mise à sécher à l'extérieur, puis salée en décembre et fumée dans de grandes cheminées. On réalise aussi l'équivalent de confits d'oie ou de canard français...
Ces délices sont ensuite conservés soit dans les réserves, soit dans des malles posées dans la neige et on les consomme petit à petit durant l'hiver. Raison de plus pour moi d'essayer de faire un saut durant les grands froids, gourmande que je suis.
Une autre porte extérieure donne sur un couloir aménagé spécialement pour le passage des bêtes. Au fond de la maison se trouve l'étable compartimentée pour les vaches, boeufs mais aussi les veaux.
Je m'imagine les bovins foncer à qui mieux mieux et se frayer un passage tant bien que mal. En cette saison, il n'y a pas de locataires puisque le bétail se trouve encore dans les alpages.
En regardant d'un peu plus près dans les coins et recoins de l'étable, je découvre ceux où logent les poules....
Du producteur au consommateur, difficile d'avoir des produits plus frais
A côté de l'étable se trouve l'ancienne et unique pièce à vivre de la maison. Il y faisait bien sombre, les fenêtres minuscules laissant passer peu de lumière. A présent, elle sert également pour les animaux en hiver.
La dernière pièce indispensable, ce sont les toilettes, cette petite cabane qu'on voit à l'extérieur de chaque maison, située en général près du tas de bouses de vaches qui sèchent au soleil avant d'être stockées également à l'intérieur pour l'hiver.
La visite guidée est terminée pour aujourd'hui !