6 Novembre 2008
Sorti le 29 octobre 2008 à l'occasion du 85ème anniversaire de la fondation de la République Turque, le film "Mustafa" sur la vie de Mustafa Kemal Atatürk, produit par le journaliste Can Dündar, fait beaucoup parler de lui.
100 000 spectateurs se sont précipité dès le premier jour dans les salles pour voir ce film biographique coproduit par Komedia et la chaîne de télévision NTV avec la participation du groupe Sabancı.
Etant curieuse d'en savoir toujours plus sur la vie du "Père des Turcs", j'ai passé près de deux heures à le découvrir sous toutes ses facettes.
Le film est vraiment un document que je considère comme historique réalisé pour partie avec des photos, des vidéos de l'époque, des lettres écrites par Mustafa Kemal (parfois en français...). Atatürk est finalement peu représenté par les acteurs. Souvent des scènes montrent ses mains lorsqu'il écrit, son image dans un jeu d'ombres qui ne fait qu'accentuer la force des paroles.
Après une première séquence qui évoque Atatürk en train de vivre ses dernières heures dans le palais de Dolmabahçe, un flasback nous renvoie à son enfance en Salonique. Lhistoire continue avec son arrivée à Istanbul à l'âge de 18 ans où il intègre l'école militaire de Harbiye. La première heure est consacrée principalement à son impressionnante carrière militaire qui lui vaudra de devenir "paşa" puis "gazi" (victorieux).
Après l'entracte (pour ceux qui ne le savent pas, en Turquie, l'entracte existe toujours dans les salles de cinéma), c'est sa vie personnelle qui est davantage évoquée : sa maitresse Fikriye, son mariage avec Latife, sa cadette de 21 ans, son caractère, ses excès. Mais surtout, on évoque largement la création de la République, avec toutes les réformes qui s'en suivent. Atatürk ne ménage pas son temps et son énergie pour faire grandir et évoluer son pays, il devient tour à tour penseur, écrivain, maître d'école.
S'il y a bien une scène qui m'a particulièrement marqué dans ce film, c'est celle du dialogue avec sa fille adoptive Sabiha Gökçen qui l'a vu pleurer en écoutant de la musique traditionnelle turque lors d'un repas .
Lorsqu'elle lui demande le pourquoi de ces larmes, il lui répond tout simplement que cette musique lui rappelle l'odeur de cette terre qu'il aime, des hommes qui l'habitent et que lui aussi n'est finalement qu'un homme qui a aussi le droit de pleurer.
La merveilleuse musique signée par le célèbre compositeur et musicien balkan Goran Bregovic accompagne parfaitement ce film que j'ai personnellement beaucoup apprécié, même s'il m'a fallu une concentration poussée pour le suivre le mieux possible.
Pour ceux qui comprennent le turc, voici le lien du site consacré au film : http://www.mustafa.com.tr/