23 Décembre 2008
La population turque de Mulhouse, qu'on peut estimer actuellement à environ 5000 personnes, vient essentiellement d'Anatolie Centrale, de Mer Noire, de l'Est et du Sud-Est du pays.
La Porte Jeune en plein centre de Mulhouse avec la Tour de l'Europe
Les premiers turcs sont arrivés là au début des années 70 pour subvenir aux besoins en personnel de Peugeot et des entreprises du bâtiment. En 1973, la communauté turque était de 700 personnes.
Pour s'intégrer, que ce soit à Mulhouse ou ailleurs, il faut accepter les autres. Faire un pas en avant en direction des autres est indispensable, à condition que celui-ci soit accepté en face. Il s'agit ensuite de découvrir cet autre univers en y vivant, en se débrouillant économiquement, en se logeant, en apprenant la langue française, en éduquant ses enfants.
Mulhouse s'est dotée, il y a déjà bien longtemps, de structures adaptées à l'accompagnement de l'importante population immigrée d'origines très diverses qui y habite. Le Centre Socio-Culturel Papin en est un exemple. Situé dans le quartier de la ville appelé "Cité" où réside la majorité de la communauté turque, il dispose d'un service de médiation interculturelle créé en 1992. L'équipe est composée de douze personnes à la tête de laquelle se trouve Semiha Sipahi que je vous ai présentée hier.
La place des Vosges à Mulhouse, dans le quartier de la Cité
Les objectifs sont de taille : "J'habite à Mulhouse, en France, je respecte les droits et obligations, je deviens citoyen, on m'inculque les valeurs républicaines mais je garde mon identité. Pour savoir où je vais, je dois d'abord savoir d'où je viens et qui je suis." comme le dit bien Semiha.
Groupe de parentalité du mardi après-midi au Centre Socio-Culturel Papin
Le service de médiation est un trait d'union, un pont entre les différents habitants du quartier, afin qu'ils apprennent à mieux se connaître, à mieux vivre ensemble sans oublier leurs origines respectives. La double culture est une richesse, un plus à transmettre aux générations futures.
Groupe de parentalité
Au Centre Papin, tous les mardis après-midis durant 2 heures, le groupe de parentalité composé d'une petite vingtaine de femmes turques se retrouve là à la fois pour apprendre le français mais aussi pour découvrir et participer aux coutumes locales (comme la participation au marché de Saint-Nicolas qui se préparait lors de mon passage fin novembre ou la visite du marché de Noël de Strasbourg). C'est aussi l'occasion de discuter, d'échanger, de se rencontrer.
Christine, de l'équipe de médiation, participe à l'animation des groupes
Semiha pense que le grand problème des immigrés vient surtout du fait qu'ils arrivent sans projet réel et sans être préparés à ce qui les attend. On arrive souvent pour des raisons économiques, pensant trouver l'eldorado. Sans connaître sa propre culture, il est plus difficile de trouver sa place dans un pays qui n'est pas le sien et qui fonctionne différemment.
De nombreux thèmes sont abordés durant ces réunions, y compris la santé