9 Février 2009
C'est aujourd'hui qu'a été publiée dans le quotidien "L'Alsace" une page spéciale me concernant dans la rubrique "Portraits d'Alsaciens".
C'est pour moi une joie de figurer dans ce journal que j'ai lu durant si longtemps, depuis mon adolescence jusqu'à mes dernières années en Alsace.
Je vous livre ainsi l'intégralité de l'article :
Encart en première page :
Portraits d'Alsaciens : la nouvelle vie de Nathalie Ritzmann
A son premier séjour en 2002, la mulhousienne Nathalie Ritzmann est tombée amoureuse de la Turquie, où elle s'est installée un an plus tard. "Avant, je vivais, maintenant j'existe" dit-elle en alimentant quotidiennement son blog "dubretzelausimit" qui lui permet de partager sa passion.
Son portrait par Frédérique Meichler
La page spéciale
Portraits d’Alsaciens : Nathalie Ritzmann, du bretzel au simit
Cinq dates
21 mai 1964 : naissance à Mulhouse
29 juin 1981 : entre dans la vie active à la mairie de Brunstatt
10 janvier 1991 : naissance de sa fille Fanny
24 août 2003 : s'installe à Istanbul
11 décembre 2007 : lance son blog après des débuts journalistiques dans le mensuel "Aujourd'hui la Turquie"
L'essentiel
Après plusieurs années dans des collectivités territoriales de la région mulhousienne et en entreprise, Nathalie Ritzmann est tombée amoureuse de la Turquie lors de son premier voyage en 2002. Elle s'y est installée un an plus tard.
Aujourd'hui, elle alimente quotidiennement un blog pour partager son amour de la Turquie avec le plus grand nombre. En un an, le site "dubretzelausimit" a comptabilisé plus de 40000 visites, près de 120 000 pages lues et 313 articles publiés.
Photo de Thierry Hersant
Côté coeur
Mon lieu préféré en Alsace : "L'Ecomusée, c'est un espace limité où on peut retrouver toute la richesse d'une partie de la région et des vieux métiers. C'est un peu ce que je veux faire partager quand je parle de la Turquie."
Ce qui symbolise le mieux la région : "Le bretzel bien sûr mais aussi bien d'autres spécialités culinaires. C'est ce qui fait le lien entre ma terre natale et mon pays d'adoption : j'ai retrouvé dans les simit qu'on vend dans la rue en Turquie une évidente similitude."
Si l'Alsace était un personnage : "Gérard Leser, un ami, qui connaît si bien tous ses contes, ses légendes, ses spécificités."
Ce que je voudrais changer en Alsace : "Le climat, je n'y trouve pas la chaleur qu'on a en Turquie, au sens propre comme au figuré. Ca manque un peu d'animations. Et on devrait apprendre aussi à prendre le temps de vivre avec les autres."
Debout, 4ème en partant de la gauche, au collège de Pfastatt (quel changement...)
Mulhousienne exilée à Istanbul depuis cinq ans, Nathalie Ritzmann ne regrette rien : amoureuse de la Turquie, elle s’est rapidement intégrée dans ce pays qu’elle explore d’ouest en est et du nord au sud.
« Avant, je vivais. Maintenant, j’existe. » C’est par cette touchante confidence que Nathalie Ritzmann résume son profond attachement à sa terre d’accueil.
Vivre en Turquie n’a rien à voir avec vivre en France, c’est à la fois une évidence et une chose complexe à expliquer. Aujourd’hui, Nathalie Ritzmann avoue qu’elle aurait du mal à revenir en arrière. Alors, elle poursuit le rêve et espère que chaque jour lui apportera de nouvelles opportunités pour continuer à creuser son sillon.
Ce qui change ici, à Istanbul ou n’importe où en terre ottomane, c’est que vous existez pour votre voisin de palier, votre propriétaire, l’épicier au coin de la rue et même, pour chaque personne ou presque avec qui vous avez échangé un regard ou choisi d’entamer une conversation.
Si vous êtes naturellement curieux, ouvert, sociable ou souriant, la Turquie est un pays pour vous. Nathalie Ritzmann en fait quotidiennement l’expérience.
En haut de la citadelle d'Hasankeyf, au bord du Tigre
C’est au lendemain d’une rupture familiale qu’elle vient passer quelques jours à Istanbul, pour se changer les idées. Nous sommes en avril 2002, le début d’une autre vie.
Lorsqu’elle rentre à Mulhouse, l’idée mûrit dans sa tête. Pourquoi ne pas tourner définitivement la page ? Repartir, pour plus longtemps ? Voire, pour toujours ?
Nathalie Ritzmann commence par s’inscrire à des cours de turc à l’Université populaire. A l’époque, elle a Semiha Sipahi comme professeur. « Je me souviens qu’elle était très assidue, indique cette dernière, elle avançait vite et elle posait toujours plein de questions ! » L’élève et le professeur sont restés amies.
Le 24 août 2003, Nathalie Ritzmann revient à Istanbul avec la ferme intention de s’y installer. « Malgré toutes les tentatives de dissuasion de mes proches et mes amis qui me prédisaient le pire : tu vas te retrouver voilée, battue… »
« C’est incroyable ce que les gens savent donner sans rien attendre en retour »
La Mulhousienne n’écoute qu’elle-même et son heureuse intuition. « J’ai tout de suite su que ce pays était fait pour moi, les gens m’ont plu immédiatement, leur chaleur, leur hospitalité… C’est quelque chose à l’intérieur d’eux, très profond et très simple à la fois. »
A Büyükada - photo de Frédérique Meichler
Elle se souvient de la première fois où elle a passé la porte de l’épicerie au coin de sa rue, « Je voulais acheter une bouteille d’eau, je me suis rendu compte que je n’avais pas de monnaie. L’épicier qui ne me connaissait pas m’a dit tout de suite : c’est pas grave, tu paieras à l’occasion ! »
L’expérience de la confiance et de la bienveillance. Elle a rencontré cela partout. « C’est incroyable ce que les gens savent donner ici sans jamais rien attendre en retour. »
Nathalie Ritzmann, curieuse de nature et grande communicante, s’intègre rapidement. «J’ai d’abord suivi trois mois de cours intensifs de turc, à raison de 4 h par jour, 5 jours par semaine. » Elle se met à chercher du travail, commence, à partir de mars 2004, à enseigner à mi-temps dans une école maternelle française privée. Elle donne aussi des cours particuliers et vit sur ses économies personnelles.
Au bout de 22 mois de présence en Turquie, elle décroche un vrai job, un poste à responsabilité dans une entreprise qui fait du contrôle de qualité textile. Elle gagne correctement sa vie (environ 1300 € par mois, c’est largement plus que le salaire turc moyen, 800 à 1000 YTL, soit 4 à 500 €) mais donne sa démission au bout de deux ans, totalement épuisée.
Elle retrouve un emploi à mi-temps, dans une entreprise de transport international. Le salaire est forcément plus modeste mais ce nouveau travail lui laisse le temps de se livrer à sa passion : explorer le territoire.
Qu’elle parcourt les rues de tous les quartiers d’Istanbul ou arpente le plateau d’Anatolie, tutoie la frontière géorgienne au nord ou syrienne au sud, Nathalie engrange les images, les rencontres, les interviews… Se découvre une vocation journalistique et propose ses services à un mensuel francophone, « Aujourd’hui la Turquie », qui a publié régulièrement ses reportages.
Depuis plus d’un an, Nathalie Ritzmann alimente quotidiennement son blog, baptisé «dubretzelausimit ». Le simit est ce délicieux petit pain au sésame en forme de bretzel qu’on peut acheter dans la rue, partout en Turquie.
On trouve sur le blog de Nathalie Ritzmann des articles sur des sujets très divers, de la commémoration du 70e anniversaire de la mort de Mustafa Kemal au secret de fabrication des fameux simit, en passant par des reportages, en images, de ses nombreux voyages à l’intérieur du pays.