Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 19 ans.

Du bretzel au simit

Alsacienne d'ailleurs...


C'est aujourd'hui qu'a été publiée dans le quotidien "L'Alsace" une page spéciale me concernant dans la rubrique "Portraits d'Alsaciens".

C'est pour moi une joie de figurer dans ce journal que j'ai lu durant si longtemps, depuis mon adolescence jusqu'à mes dernières années en Alsace.

                          
Je vous livre ainsi l'intégralité de l'article :

Encart en première page :

Portraits d'Alsaciens : la nouvelle vie de Nathalie Ritzmann

A son premier séjour en 2002, la mulhousienne Nathalie Ritzmann est tombée amoureuse de la Turquie, où elle s'est installée un an plus tard. "Avant, je vivais, maintenant j'existe" dit-elle en alimentant quotidiennement son blog  "dubretzelausimit" qui lui permet de partager sa passion.

                                            Son portrait par Frédérique Meichler 

                             


La page spéciale

Portraits d’Alsaciens : Nathalie Ritzmann, du bretzel au simit

Cinq dates

21 mai 1964 : naissance à Mulhouse
29 juin 1981 : entre dans la vie active à la mairie de Brunstatt
10 janvier 1991 : naissance de sa fille Fanny
24 août 2003 : s'installe à Istanbul
11 décembre 2007 : lance son blog après des débuts journalistiques dans le mensuel "Aujourd'hui la Turquie"

L'essentiel

Après plusieurs années dans des collectivités territoriales de la région mulhousienne et en entreprise, Nathalie Ritzmann est tombée amoureuse de la Turquie lors de son premier voyage en 2002. Elle s'y est installée un an plus tard.

Aujourd'hui, elle alimente quotidiennement un blog pour partager son amour de la Turquie avec le plus grand nombre. En un an, le site "dubretzelausimit" a comptabilisé plus de 40000 visites, près de 120 000 pages lues et 313 articles publiés.

           
                                                       Photo de Thierry Hersant

Côté coeur


Mon lieu préféré en Alsace
: "L'Ecomusée, c'est un espace limité où on peut retrouver toute la richesse d'une partie de la région et des vieux métiers. C'est un peu ce que je veux faire partager quand je parle de la Turquie."

Ce qui symbolise le mieux la région : "Le bretzel bien sûr mais aussi bien d'autres spécialités culinaires. C'est ce qui fait le lien entre ma terre natale et mon pays d'adoption : j'ai retrouvé dans les simit qu'on vend dans la rue en Turquie une évidente similitude."

Si l'Alsace était un personnage : "Gérard Leser, un ami, qui connaît si bien tous ses contes, ses légendes, ses spécificités."

 

Ce que je voudrais changer en Alsace : "Le climat, je n'y trouve pas la chaleur qu'on a en Turquie, au sens propre comme au figuré. Ca manque un peu d'animations. Et on devrait apprendre aussi à prendre le temps de vivre avec les autres."




                
                  
Debout, 4ème en partant de la gauche, au collège de Pfastatt (quel changement...)


Mulhousienne exilée à Istanbul depuis cinq ans, Nathalie Ritzmann ne regrette rien : amoureuse de la Turquie, elle s’est rapidement intégrée dans ce pays qu’elle explore d’ouest en est et du nord au sud.

« Avant, je vivais. Maintenant, j’existe. » C’est par cette touchante confidence que Nathalie Ritzmann résume son profond attachement à sa terre d’accueil.

Vivre en Turquie n’a rien à voir avec vivre en France, c’est à la fois une évidence et une chose complexe à expliquer. Aujourd’hui, Nathalie Ritzmann avoue qu’elle aurait du mal à revenir en arrière. 
Alors, elle poursuit le rêve et espère que chaque jour lui apportera de nouvelles opportunités pour continuer à creuser son sillon.

Ce qui change ici, à Istanbul ou n’importe où en terre ottomane, c’est que vous existez pour votre voisin de palier, votre propriétaire, l’épicier au coin de la rue et même, pour chaque personne ou presque avec qui vous avez échangé un regard ou choisi d’entamer une conversation.

Si vous êtes naturellement curieux, ouvert, sociable ou souriant, la Turquie est un pays pour vous. Nathalie Ritzmann en fait quotidiennement l’expérience.

              
                                      En haut de la citadelle d'Hasankeyf, au bord du Tigre

C’est au lendemain d’une rupture familiale qu’elle vient passer quelques jours à Istanbul, pour se changer les idées. Nous sommes en avril 2002, le début d’une autre vie.


Lorsqu’elle rentre à Mulhouse, l’idée mûrit dans sa tête. Pourquoi ne pas tourner définitivement la page ? Repartir, pour plus longtemps ? Voire, pour toujours ?

Nathalie Ritzmann commence par s’inscrire à des cours de turc à l’Université populaire. A l’époque, elle a Semiha Sipahi comme professeur. « Je me souviens qu’elle était très assidue, indique cette dernière, elle avançait vite et elle posait toujours plein de questions ! » L’élève et le professeur sont restés amies.

Le 24 août 2003, Nathalie Ritzmann revient à Istanbul avec la ferme intention de s’y installer. « Malgré toutes les tentatives de dissuasion de mes proches et mes amis qui me prédisaient le pire : tu vas te retrouver voilée, battue… »


« C’est incroyable ce que les gens savent donner sans rien attendre en retour »


La Mulhousienne n’écoute qu’elle-même et son heureuse intuition. « J’ai tout de suite su que ce pays était fait pour moi, les gens m’ont plu immédiatement, leur chaleur, leur hospitalité… C’est quelque chose à l’intérieur d’eux, très profond et très simple à la fois. »

                                      
                                       A Büyükada - photo de Frédérique Meichler 

Elle se souvient de la première fois où elle a passé la porte de l’épicerie au coin de sa rue, « Je voulais acheter une bouteille d’eau, je me suis rendu compte que je n’avais pas de monnaie. L’épicier qui ne me connaissait pas m’a dit tout de suite : c’est pas grave, tu paieras à l’occasion ! »

L’expérience de la confiance et de la bienveillance. Elle a rencontré cela partout. « C’est incroyable ce que les gens savent donner ici sans jamais rien attendre en retour. »

Nathalie Ritzmann, curieuse de nature et grande communicante, s’intègre rapidement.  «J’ai d’abord suivi trois mois de cours intensifs de turc, à raison de 4 h par jour, 5 jours par semaine. » Elle se met à chercher du travail, commence, à partir de mars 2004, à enseigner à mi-temps dans une école maternelle française privée. Elle donne aussi des cours particuliers et vit sur ses économies personnelles.


Au bout de 22 mois de présence en Turquie, elle décroche un vrai job, un poste à responsabilité dans une entreprise qui fait du contrôle de qualité textile. Elle gagne correctement sa vie (environ 1300 € par mois, c’est largement plus que le salaire turc moyen, 800 à 1000 YTL, soit 4 à 500 €) mais donne sa démission au bout de deux ans, totalement épuisée.

Elle retrouve un emploi à mi-temps, dans une entreprise de transport international. Le salaire est forcément plus modeste mais ce nouveau travail lui laisse le temps de se livrer à sa passion : explorer le territoire.


                              

Qu’elle parcourt les rues de tous les quartiers d’Istanbul ou arpente le plateau d’Anatolie, tutoie la frontière géorgienne au nord ou syrienne au sud, Nathalie engrange les images, les rencontres, les interviews… Se découvre une vocation journalistique et propose ses services à un mensuel francophone, « Aujourd’hui la Turquie », qui a publié régulièrement ses reportages.

Depuis plus d’un an, Nathalie Ritzmann alimente quotidiennement son blog, baptisé «dubretzelausimit ». Le simit est ce délicieux petit pain au sésame en forme de bretzel qu’on peut acheter dans la rue, partout en Turquie.

On trouve sur le blog de Nathalie Ritzmann des articles sur des sujets très divers, de la commémoration du 70e anniversaire de la mort de Mustafa Kemal au secret de fabrication  des fameux simit, en passant par des reportages, en images, de ses nombreux voyages à l’intérieur du pays.



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F
<br /> .....je suis emue... comme si je venais de terminer la lecture d'un bon roman! Grace a ton 8eme anniversaire de ta vie en Turquie, j'ai cherche, trouve et lu ce qui est ecrit sur toi et cette<br /> grande decision....<br /> Nathalie, tu es ADMIRABLE et j'espere que tu as aussi trouve, en Turquie, ton autre moitie, ton "ame soeur", comme on dit en Grece ;-))<br /> Bisous<br /> FANNY.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Qui cherche trouve, la preuve ! J'ai trouvé aussi... au moins ma maison, à défaut du reste, on ne peut pas tout avoir dans la vie...<br /> <br /> <br /> <br />
E
superbe blog et délicieux mélange<br /> alsace et turquie<br /> <br /> merci pour ce partageet tous ces voyages<br /> amitiés
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N
<br /> <br /> Merci chère Espérance, ce sont les mélanges qui donnent de la richesse...<br /> <br /> <br /> <br />
A
Toutes mes félicitations Nat,<br /> Tu le mérites amplement.<br /> C'est une consécration!<br /> A bientôt bises.
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N
<br /> Teşekkürler sevgili Aytekincim. Görüşürüz<br /> <br /> <br />
S
Mais c'est super !<br /> Félicitations, canim ! Tu deviens de plus en plus une célébrité, et je suis fière de partager ton amitié. C'est drôle, mais ce qui m'a le plus frappée ça a été de voir le nom de ta fille, que j'ai eu le plaisir de connaître personnellement. (Et, justement, elle va bien, la belle et intélligente Fanny ?)<br /> <br /> Je te fais de gros bisous et espère te voir bientôt là-bas. J'y serai en mars, mais les dates précises n'ont pas encore été décidées.
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N
<br /> Sağol canım, on aura l'occasion de reparler de tout cela avec grand plaisir le mois prochain, j'attends de tes nouvelles quant aux dates de ton séjour.<br /> <br /> <br />
C
C'est un fabuleux hommage qui t'est rendu et qui te révèle sous un jour nouveau et passionnant! Félicitation!
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N
<br /> Merci ma chère Cat !<br /> <br /> <br />
T
Il faut que j'ajoute mon grain de sel. En effet, même si tout le monde l'a déja dit, il n'y a pas de mal a le redire : tu es vraiment fantastique et tu mérites tou ce qui est écrit. Je te souhaite le meilleur pour l'avenir.<br /> Öptüm.
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N
<br /> Canım benim, tu es aussi extra que moi ! Ben de öptüm seni.<br /> <br /> <br />
J
Bonjour Nathalie,<br /> c'est en lisant le journal par hasard le journal ce soir que j'ai vu ta photo et le reportage sur ta nouvelle vie.Je t'avoue que j'ai été particulièrement touché et ému après ces nombreuses années.Je te souhaite de la joie et du bonheur dans ce pays qui semble t'apporter un épanouissement et équilibre dont tu as besoin.<br /> Coincidence le nouveau film de Sophie Marceau m'a rappelé des souvenirs.<br /> Je n'ai jamais visité la Turquie mais qui sait!<br /> Poursuit cette belle route en tout cas les biens matérièlles sont peu de choses face ces belles merveilles.<br /> Très amicalement
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N
<br /> <br /> Quelle agréable surprise de te lire ce matin, Jean-Jacques. Merci pour ton sympathique mot qui me fait bien plaisir. J'espère que tu te portes bien et vais te recontacter par mail. Schener<br /> Dag.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Bel hommage bien mérité, Nat. Je suis heureuse pour toi de cette reconnaissance. Et dis-donc, après une telle pub, ton blog va exploser...<br /> Bises
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N
<br /> Il a explosé en effet et cet article a été l'occasion de rentrer en contacts avec des connaissances dont j'ai perdu la trace ou que je n'ai pas revu depuis très longtemps.<br /> <br /> <br />
H
j'ai découvert ce blog il y a quelques jours.Quelle surprise, quel bonheur j'ai retrouvé toute l'émotion, les élans, les odeurs, les sons que j'ai tellement aimé lorsque j'ai séjourné quelques temps à Istanbul comme étudiante il y a déjà plus de 15 ans...et qui continuent à ensoleiller ma vie!
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N
<br /> Bonjour Hasret, même après 15 jours, on ne peut pas oublier comme vous dites les odeurs, les bruits, les couleurs de la ville. Bonne journée et merci pour votre petit mot.<br /> <br /> <br />
C
SOLU TU ! Mais j'ai bien cru que j'avais un "schlag" quand j'ai vu ta photo en der zitung ce matin.... te souviendrais tu d'une ancienne cops de classe Ecole primaire du Centre avec des profs comme MME SCHAERER ? Et oui ! Christine BISCHOFF a lu ton article ce matin et est restée sur sa faim.... bravo, je souhaiterais ton adresse mail perso si possible<br /> sacrée "Schtakalbei" biz
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N
<br /> Le "schlag" est réciproque !!! Christine, combien de fois ai-je déjà pensé à toi en me demandant ce que tu étais devenue... Je vais t'envoyer un mot signé "schtaklabei", schmoutz.<br /> <br /> <br />