20 Février 2009
Le mot "chiropratique" qui veut dire travailler avec les mains, est d'origine grecque, Kheir signifiant "main" et "praktikos" une discipline de médecine non conventionnelle. Cette méthode de soins utilisant les capacités du corps à s'autoguérir via le système nerveux qui est le moyen de faire réagir le corps, a vu le jour en 1890 aux Etats-Unis.
Daniel David Palmer, magnétiseur notoire, a effectué de nombreux voyages en Chine et en Inde. Un jour, un patient noir, Harvey Lillard, vient le trouver pour un problème de surdité consécutif à un accident. DD Palmer observe le cou du malade, lui découvre une vertèbre déplacée... qu'il repositionne... et le lendemain, le patient recouvre l'ouïe. Après avoir donné des cours sur la technique utilisée, DD Palmer crée la première école de chiropratique en 1895 avec son fils.
DD Palmer
Le chiropraticien va utiliser ses mains pour faire travailler ensemble et harmonieusement les systèmes nerveux et articulaires. Les vertèbres et les articulations seront ajustées, ces dernières étant en relation directe avec les nerfs. En ajustant une articulation, les petites capsules situées autour et remplies de nerfs vont envoyer une information au cerveau afin de corriger ladite articulation et qu'elle s'autogère.
En théorie, la chiropratique est parfaite pour faire de la prévention, mais finalement, c'est souvent dans l'urgence que se font les traitements et de façon intensive dans ce cas. Dans de nombreux cas, ceux-ci peuvent éviter l'opération.
Une "table de travail" classique pour la chiropratique
Une visite d'entretien annuelle préventive est préconisée jusqu'à l'âge de 60 ans, puis deux par an. De même, emmener son bébé est recommandé, puis une visite tous les 2 ou 3 ans.
Les hernies discales (dont 80 % sont asymptomatiques) peuvent être traitées par la chiropratique, tant que les jambes et les muscles fonctionnent. Dans le cas contraire, les risques sont trop importants.
En France, les études se font à l'I.F.E.C.à Paris (Institut Franco-Européen de Chiropratique, créé il y a 25 ans) et durent 6 ans, après le bac. Les cinq premières années sont consacrées aux études théoriques, la dernière consiste en un stage pratique avec un chiropraticien qui supervise le stagiaire. Une thèse clôture la formation. Aux Etats-Unis, par contre, le cycle de formation est consécutif à une première année de DEUG de biologie. Les écoles de chiropratiques sont reconnues par l'O.M.S.
photo empruntée sur le net
En fait, il existe en Turquie des "sınıkçı" (rebouteux) qui utilisent les principes de la chiropratique, sans forcément connaître cette discipline.
A ce jour, sept praticiens professionnels exercent en Turquie (contre 300 en France) : 3 à Istanbul, 1 à Bursa, 2 à Izmir et 1 à Kütahya. La toute première, puisqu'il s'agit d'une femme, est un médecin turc spécialisé également en acupuncture, qui a fait ses études de chiropratique aux Etats-Unis et a démarré cette pratique en Turquie... il y a tout de même 15 ans.
Le second chiropraticien dans le pays, portoricain marié à une femme turque, a débuté ici il y a 7 ans. Les deux spécialistes d'Izmir sont turcs, l'un officie depuis 5 ans, l'autre depuis 2 ans. Les praticiens de Bursa et de Kütahya exercent, quant à eux, depuis 3 ans.
Cette chère colonne vertébrale
Les patients, qui souffrent pour la plupart du dos et se font soigner les lombaires, les cervicales et la cage thoracique, ainsi que les différentes articulations du corps, viennent consulter essentiellement par le bouche à oreilles, système de communication toujours efficace. Souvent, on arrive au premier rendez-vous sans vraiment savoir... et on ne se pose pas trop de questions... du moment que le traitement est efficace.
L'association de loi turque, créée en mars 2008, et à laquelle adhèrent les différents spécialistes qui exercent en Turquie, a deux projets et objectifs principaux en cours :
- faire reconnaître la profession dans le pays (en France, elle est reconnue comme pratique paramédicale depuis 2001 bien que le décret d'application n'ait jamais été publié)
- ouvrir, pour la rentrée 2010, une école de formation afin de développer cette science. L'université de Yeditepe est prête à la dispenser, mais pour cela, il faut d'abord obtenir l'autorisation de l'Etat turc. Les négociations ont commencé il y a quelques mois.
Je tiens à remercier Aurélie Belsot, chiropraticienne française installée à Istanbul, pour ces renseignements intéressants autant qu'utiles.
http://www.chiro-istanbul.com/?lang=fr (site en français, existe également en anglais, allemand et turc)aurélie.belsot@chiro-istanbul.com - Portable : 0535 738 37 62