23 Mars 2009
A côté de la petite place où a eu lieu l'intermède musical présenté à la fin de l'article d'hier, se trouve "Kırkkaşık Bedesten", le bedesten aux 40 cuillères, magnifique marché couvert construit en 1579, à l'époque de la principauté de Ramazanoğulları.
Il tient son nom des ornementations de cuillères qui figuraient alors sur les murs extérieurs du bâtiment. A l'origine, ce lieu de forme rectangulaire servait de "soupe populaire" et de medrese, école où l'on enseigne le Coran. C'est seulement après la constitution de la République Turque en 1923, qu'il est devenu un marché couvert.
L'accès se fait par deux portes situées sur les façades est et ouest. A l'intérieur, 25 pièces et 7 dômes abritent à présent petits cafés traditionnels et boutiques artisanales destinées à promouvoir la richesse de la ville aux yeux des touristes.
"Kırkkaşık Bedesten", dont la restauration a été entreprise en 2004, a été primé l'année suivante par l'Union des Villes Historiques dans le cadre d'un concours de projets de rénovation de bâtiments historiques. Il a réouvert ses portes au public le 7 mars 2007.
Ulu Cami est attenante au "Kırkkaşık bedesten". Cette mosquée date également en 1579 et fut construite sur ordre d'Ibrahim bey, le fils de Piri Mehmet Paşa, alors dirigeant de la principauté de Ramazanoğulları.
Une inscription sur le minaret stipule qu'il date de 1363 et qu'il appartenait auparavant à une mosquée du nom de Kebir, puis de Nur.
Le second minaret d'origine a été transformé en tour d'horloge en 1895 par un certain Ziya Paşa.
La porte monumentale donne sur une cour de forme rectangulaire, aux lignes épurées, où se trouve la traditionnelle fontaine destinée aux ablutions.
J'apprécie aussi bien l'extérieur que l'intérieur de cette mosquée, simple et raffinée à la fois. Deux rangées de colonnades soutenant des arcs plein cintre ornent l'intérieur.
Les matériaux utilisés pour la construction de l'édifice proviennent tous de la région de Tarsus. Le mihrab n'est pas sans me rappeler les ouvrages seldjoukides.
Le minbar tout de pierre est, quant à lui, délicatement ouvragé, tel de la dentelle, en particulier au niveau des marches.
Après la visite de ce magnifique lieu de culte musulman, c'est vers l'église de Saint-Paul, éloignée de quelques centaines de mètres à peine, que je me dirige. Le christianisme a été adopté comme religion officielle par l'empereur Constantin au 4ème siècle après Jésus-Christ et c'est à cette période que la construction des églises a commencé dans la région.
De nombreuses églises construites à partir du 5ème siècle ont été dédiées à Saint-Paul, dont celle-ci, toujours en activité à ce jour, construite en 1850 par les communautés arabes orthodoxes et grecques.
L'édifice couvre une surface de 460 m2, dont l'entrée se trouve sur la face nord, l'accès se faisant par le jardin dans lequel se trouve une fontaine.
Là aussi, les lignes sont pures et simples. Le toit est soutenu par quatre colonnes dont les chapiteaux peints sont de style corinthien, repris massivement dans l'architecture romaine. Le sol est constitué de dalles de marbre noir et blanc
Le plafond est orné de fresques représentant Jésus au centre et aux extrémités Saint-Mathieu, Saint-Marc, Saint-Luc et Saint-Jean.
Saint-Jean et un aigle à ses côtés
L'état actuel de l'église résulte de rénovations importantes et de travaux architecturaux conséquents en 1862. Ce lieu de culte a été abandonné en 1923 lorsque la population chrétienne de Tarsus a quitté la ville.
En 1994, l'édifice est devenu monument protégé par le Ministère de la Culture et des travaux de restauration ont été entrepris en 1996, après quoi l'église est devenue un monument-musée. Le bâtiment dont le toit a été revêtu de tuiles d'argile, a auparavant été utilisé comme base militaire, durant de nombreuses années, jusqu'à l'achèvement de la réhabilitation.
La visite de Tarsus n'est pas encore achevée, je vous donne rendez-vous demain pour la suite ... et fin.