3 Avril 2009
Sur la colline située presque en face de Kız kalesi dont je vous ai parlé hier, des vestiges sont visibles de la route et un petit chemin de pierre permet d'y accéder. Aucun panneau, aucune indication pour identifier ce bâtiment dont les murs de pierre baignent au soleil, au milieu d'une végétation sauvage.
Toujours est-il que le lieu invite à l'évasion et au rêve et ignorer tout de son histoire laisse place à l'imagination.
Après cet intermède, c'est en direction du village tout proche de Narlıkuyu que je décide d'aller. Cette petite localité s'étend autour d'une baie rocheuse bordée de restaurants de poissons qui en font sa réputation.
Le choix de l'un d'entre eux se révèle être bon, c'est un véritable festin de saveurs simples mais délicieuses qui accompagnent les rougets..
L'endroit n'est guère luxueux mais visiblement la clientèle locale apprécie cette bonne adresse qu'est Kerim restaurant. Les petites attentions qui font la différence sont nombreuses, à l'image du thé servi entouré de pétales de fleurs.
Un minuscule musée est situé en plein centre du village de Narlıkuyu. Celui-ci abrite les vestiges de thermes romains du IVème siècle construits tout près de la mer. Poimenos, haut dignitaire de l'empire romain oriental, a fait ériger là des bains pour profiter des eaux particulièrement douces de Narlıkuyu.
Le plancher des bains est couvert d'une magnifique mosaique aux couleurs dominantes noire, blanc et jaune d'or. De nombreux motifs floraux et d'oiseaux forment une partie du décor. Mais c'est la représentation des Trois Grâces, les soeurs Aglaé, Thalie et Euphrosyne, enlacées et en train de danser, qui retient le plus l'attention.
Ces Trois Grâces symbolisent l'amour, la séduction, la beauté, la nature, la créativité et surtout la fécondité. Elles chantent et dansent au son de la lyre que manie Apollon, Dieu du soleil et de la musique. Connues pour être les filles de Zeus et Eurynome, elles distrayaient les Dieux sur le Mont Olympe.
La croyance de l'époque tendait à dire que le simple fait de toucher l'une d'entre elles, remplissait son propre coeur de bonheur. Heseidos, écrivain de l'époque, les décrivait ainsi dans son livre "Theogonia, la naissance des Dieux" : "Celles-ci étaient les gracieuses filles nées de la relation entre Zeus et Eurynome, la ravissante fille d'Oceanus. Quand elles dansaient, l'amour coulait de leurs yeux".
Leur beauté et leurs formes suggestives associées aux corps ondulant au son de la musique ne pouvaient être que sources d'inspiration, n'est-ce pas ?