18 Avril 2009
Hier, je vous ai emmenés au parc d'Emirgan pour découvrir son visage d'il y a trois semaines. Mais depuis lors, il s'est transformé en un magnifique parc à tulipes, fleur-symbole d'Istanbul.
La tulipe n'est pas native de Hollande, mais bien de Turquie. Elle s'appelait d'abord lali, puis lale. En Perse, son nom de scène était Thouliban, ce qui veut dire turban.
Fleur sauvage des prés d'Anatolie et de Mer Noire, on lui confère ses lettres de noblesse dans les jardins ottomans au XVIème siècle.
Pour la 4ème année consécutive, la municipalité métropolitaine d'Istanbul organise son festival des tulipes qui a débuté le 12 avril pour se terminer demain.
Des millions de bulbes ont été plantés aux quatre coins de la ville. Les touristes qui arrivent à l'aéroport Atatürk et empruntent la route qui longe la mer de Marmara, pour se rendre à leur hôtel, sont immédiatement enchantés par la symphonie de couleurs qui les attend le long du chemin.
Qui refuserait pareil accueil ? De Sultanahmet à Eyüp, le long du Bosphore, sur la rive asiatique comme sur la rive européenne, les tulipes sont partout.
Mais c'est bien au parc d'Emirgan que la concentration est la plus importante, lieu symbolique par excellence.
Les photographes s'en donnent à coeur joie pour immortaliser toutes ces fleurs qui posent avec grâce.
On en profite pour venir prendre son brunch du week-end, et joindre ainsi l'utile à l'agréable, on pourrait même dire l'agréable à l'agréable...
Le cadre invite à la nonchalance et au plaisir, ces ingrédients qu'on sait si bien marier en Turquie.
Même les rambardes en fer forgé représentent la tulipe... et s'intègrent ainsi parfaitement au décor.
En semaine, de nombreuses classes viennent avec leur professeur pour une leçon de botanique. Le week-end, ce sont aux parents de montrer à leur progéniture les merveilles de dame nature.
S'asseoir sur un banc, entouré par ces tulipes de toutes les couleurs, cela suffit pour mettre du baume au coeur.
La palette de couleurs est infinie, les peintres aussi y trouvent leur bonheur.
Aux teintes sombres ou d'une blancheur écarlate, encore fermée ou sur le point de perdre leurs pétales, elles arborent toutes leur différence.
Elles jouent souvent à cache-cache entre les arbres, se mêlant aux jacinthes et aux jonquilles encore présentes par endroits.
Elles donnent parfois le vertige car on ne sait plus où regarder tant il y en a.
Les jardiniers municipaux les ont disposées parfois de façon originale, créant des formes rondes et douces à l'oeil.
J'invite tous les amateurs de fleurs qui sont actuellement à Istanbul à profiter des derniers jours pour apprécier ce spectacle haut en couleurs, synonyme du renouveau du printemps.