4 Juillet 2009
"... on n'a jamais tout en même temps ; c'est l'une des tristes lois de notre condition humaine, jamais ensemble l'amour, la santé, la famille, la richesse, la joie. On n'a qu'un des fragments du bonheur. Le bonheur, justement, c'est de savoir se contenter d'un de ces morceaux-là, à l'instant où on le tient. Pouvoir vivre sans regret cette imperfection. Ne pas vouloir à tout prix posséder au même moment chaque pièce du puzzle. Le bonheur, c'est fait d'instants, de petits moments fugaces, ça ne peut avoir ni continuité, ni cohérence...."
Extrait de "Fenêtres d'Istanbul"
Après ma rencontre en mars dernier avec Gisèle, auteur de la Trilogie d'Istanbul, j'ai voulu, avant de vous la présenter, lire un de ses ouvrages.
"Fenêtres d'Istanbul" est le premier roman de la Trilogie d'Istanbul écrite par cette femme française qui vit à Istanbul depuis plus de 25 ans et que vous aurez l'occasion de mieux connaître dans un tout prochain article.
L'histoire de ce conte moderne, publié en 2003, se situe en 1999, peu après le terrible tremblement de terre qui a ébranlé la région. On parcourt les rues d'Istanbul, notamment dans les quartiers de Beyoğlu et de Teşvikiye, et l'auteur nous emmène également dans un yalı situé sur la rive asiatique, au son du tambour du Ramadan.
Les personnages sont attachants et reflètent parfaitement cette mosaîque culturelle et cette diversité religieuse qui font la richesse de cette ville.
Leurs noms ne figurent pas en turc, mais sont traduits en français, ce qui peut perturber un peu le début de la lecture : Perle, riche héritière passionnée par l'or, maniaque de la poussière, Brave, l'épicier qui aurait voulu épouser la jeune Lune-de-Tulle âgée de 18 ans, fille du concierge de l'immeuble d'en face.
Il y a aussi On-s'Est arrêté Là, cette paysanne qui vit avec son mari et son enfant dans une cave, le Tambour qui fait battre le coeur de toutes ces dames lorsque sa voix chaude, son visage d'ange qui se dessine derrière une barbe et des cheveux fous, sa musique, apparaissent sous les fenêtres de Teşvikiye qu'il arpente la nuit.
On croise également Tante Hannah et Oncle Moshé, un couple de vieillards juifs qui vivent avec leurs souvenirs, Avédis, vieil Arménien auprès de qui vit Séraphina, une fille-mère, ainsi que la belle étrangère...
D'autres personnages viennent compléter ce tableau très éclectique, créant la vie du quartier, une vie mouvementée, où l'amour côtoie la pauvreté et la richesse, où le destin du tambour du Ramadan va basculer...
J'ai vibré au son du tambour, parfois souri ou ri, parfois eu les larmes aux yeux en poursuivant la lecture de "Fenêtres d'Istanbul" qui donne une image on ne peut plus réelle des paradoxes de cette mégapole hors du commun.
Merci Gisèle pour cette superbe vision d'Istanbul, du bonheur à l'état pur tout au long des 300 pages !
Quel dommage que des problèmes de TVA empêchent la diffusion en librairie de ce livre en France.
Par contre, si vous habitez en Turquie ou que vous passez à Istanbul, la librairie Efy située au Consulat de France possède dans ses rayons tous les ouvrages de Gisèle.
De même, il est possible de commander les ouvrages de Gisèle sur certains sites internet tels Ataturquie en français et Tulumba.com en anglais.