14 Août 2009
Des lacs, j'en ai vu un certain nombre à ce jour, mais un qui dégage autant de magie que celui de Beyşehir, je n'en avais encore guère connu.
Rive ouest du lac de Beyşehir, parsemée d'îles et d'îlôts
Ce lac, le plus grand d'eau douce en Turquie, se trouve en Anatolie Centrale, entre Antalya et Konya. Situé à 1115 mètres au-dessus du niveau de la mer, il fait la bagatelle de 651 km2 pour 45 km de long sur 25 de large. Sa profondeur atteint les 10 mètres par endroits.
Trente-trois îles, de dimensions très diverses, y sont recensées. Une seule d'entre elles est habitée, celle de Mada, sur laquelle je n'ai malheureusement pas eu loisir de me rendre, faute de temps.
Mada, seule île habitée du lac de Beyşehir
Lorsque j'ai vu le lac de Beyşehir pour la première fois, ce n'était pas le meilleur moment de la journée car la lumière était trop blanche. Malgré tout, il a tout de suite exercé sa magie sur moi.
La rue du lac s'arrêtait là, devant moi, juste après avoir dépassé un champ de blé dont les épis se dressaient encore pour quelques jours à peine.
Il y a des années de cela, les eaux du lac étaient bien plus hautes puisqu'elles elles arrivaient à hauteur de la route. Cette route du village de Budak que j'ai emprunté ce dimanche-là, où le lac m'est apparu dans toute son immensité.
Depuis, le niveau a baissé et un chemin aménagé serpente à présent le long de la rive est sur de nombreux kilomètres.
A première vue, les eaux sont boueuses, la vase semble profonde. A l'horizon, une couleur turquoise se dégage et aussi loin que porte mon regard, les montagnes du Taurus environnantes.
Quelques barques immobiles reposent, au milieu d'herbes plus ou moins hautes, offrant leurs reflets aux eaux du lac.
J'ai particulièrement apprécié le lac de Beyşehir au coucher du soleil, quand les pêcheurs vont jeter les filets, et à l'aube, lorsqu'ils vont les relever.
Lorsque le soleil joue à cache-cache avec les nuages ou que la pluie vient s'en mêler, le spectacle est on ne peut plus magnifique.
Fin d'après-midi où la pluie menace
Les couleurs varient du rose pâle au crépuscule jusqu'au gris très sombre à l'approche de l'orage.
45 minutes plus tard, enchantement d'un ciel chargé sur le lac
Il est temps de rentrer, les premières gouttes de pluie tombent...
Le rêve et l'émotion sont permanents, les couleurs de l'eau du lac se déclinent entre le vert d'eau et le turquoise selon l'heure et le lieu où l'on se trouve.
De bonne heure, lorsque personne ne vient encore se promener là, on peut apprécier à loisir la magie d'un nouveau jour qui se lève.
6 h 15, le soleil se lève derrière moi, les montagnes du Taurus sont revêtues d'une couleur rosée
Le clapotis des vaguelettes s'écrasant sur la rive, le frémissement des herbes où canards et autres cousins viennent s'ébattre en toute quiétude, les cris des petites mouettes ou le moteur des barques revenant de la pêche, sont les seuls bruits à des kilomètres à la ronde...
L'heure est à l'évasion, à l'enchantement...