3 Septembre 2009
Aussi bizarre que cela puisse paraître, je ne suis guère une fan d'histoire à la base. Par contre, quand des lieux m'intéressent ou me "parlent", je cherche à en savoir plus, mais de façon dosée, digeste.
Lorsque j'ai fait savoir à Gisèle http://dubretzelausimit.over-blog.com/article-33464481.html que j'allais dans la région de Beyşehir, c'est elle en premier qui m'a parlé de Kubad Abad que je vous ai présenté hier http://dubretzelausimit.over-blog.com/article-34707780.html. Une partie de "La Sultane Mahpéri" s'y déroule en effet.
Subjuguée tant par le lac que par ma visite de ces vestiges seldjoukides, j'ai décidé de lire ce roman historique, prolongement naturel pour découvrir cet univers hors du commun.
J'ai retrouvé, en lisant cet ouvrage, des personnages dont le nom ne m'était plus inconnu, je les avais déjà croisés au détour du Palais de Kubad Abad ou à Konya.
Alaeddin Keykubad Ier tout d'abord, sultan seldjoukide qui a régné sur le royaume des Rums, personnage historique réputé, guerrier mais aussi poète, ce bâtisseur qui a marqué son temps.
La princesse Destina de Candélore, d'origine arménienne, devenue sultane Mahpéri après avoir épousé Alaeddin, est l'héroïne de cette fresque historique qui a nécessité plus de huit années de travail et de recherche.
Cette femme au destin incroyable, jeune fille pure et douce, s'est petit à petit affirmée, devenant presque diablesse, prête à tout pour que son unique enfant prenne le pouvoir.
Représentation de la sultane Mahpéri sur une céramique découverte à Kubad Abad, musée de Karatay - Konya
Un autre personnage joue un rôle primordial dans l'histoire au sens large du terme, Saadeddin Köpek, cet étrange troubadour, émir du sultan, bien plus proche de lui qu'il n'y paraît. Il devient son architecte en chef et réalise entre autres le palais de Kubad Abad, construit avec amour, son chef d'oeuvre !
Céramique de Kubad Abad représentant Alaeddin ou Saadeddin, musée Karatay à Konya
Cette tranche d'histoire du règne des seldjoukides n'est pas un long fleuve tranquille, bien loin de là.
Les affrontements pour protéger et agrandir le territoire, aux dépens des Mongols et des Ayyubides, les frasques consécutives aux secondes noces d'Alaeddin avec Gaziyé, princesse ayyubide, tiennent en haleine tout au long de la lecture du roman.
L'amour et la haine sont omniprésents, de même que la passion, la jalousie, le goût du pouvoir. Cette période de la Turquie médiévale est faite de turbulences dans lesquelles on se laisse emporter au fil de l'histoire.
Une des portes à l'intérieur du "Petit Palais" de Kubad Abad donnant sur la terrasse face au lac
La préparation de "La Sultane Mahpéri" a représenté un travail colossal de recherches. Il a d'abord fallu réunir tous les documents historiques sur le sujet, les traduire. Durant 5 années, entre 1996 et 2001, Gisèle a visité tous les sites évoqués dans son ouvrage. Kubad Abad a été le dernier de la liste.
Tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'histoire de la Turquie trouveront un grand plaisir, comme je l'ai eu, à plonger dans cet univers médiéval et à côtoyer la vie de ceux qui ont laissé des marques de leur passage.