28 Septembre 2009
Konya, perchée à 1016 m d'altitude sur le plateau de l'Anatolie Centrale, compte près d'un million d'habitants et représente la 6ème plus grande ville de Turquie.
Son histoire remonte à plus de 2000 ans av. J-C. à l'époque des Hittites qui l'appelèrent Kuwanna avant que les Phrygiens ne lui donnent le nom de Kowania. Ce fut Iconium pour les Romains et enfin Konya pour les Turcs.
Konya est pour moi synonyme du sultanat seldjoukide de Roum dont elle fut la capitale de 1150 à 1300 mais aussi de mevlevi, l'ordre musulman soufi fondé au XIIIème siècle dans cette ville par Celaleddin Rumi qui devint Mevlâna, leur guide.
Le dôme cannelé de couleur turquoise du musée Mevlâna de Konya
J'ai découvert Konya la toute première fois en juillet 1998, lors de mon premier périple en Turquie. Je me souviens avoir été étonnée par son dynamisme économique - déjà à l'époque - et par les richesses de son glorieux passé qui s'offraient à mes yeux.
La mosquée seldjoukide Alaeddin située sur la colline du même nom, au coeur de la ville
Je suis retournée à deux reprises depuis lors pour approfondir la découverte de cette ville qui mérite, selon moi, bien deux jours de visite pour en faire un tour complet. Nous allons d'ailleurs la sillonner ensemble durant plusieurs jours.
Les témoignages seldjoukides sont encore nombreux à Konya, certains connus d'autres moins telle Sırçalı Medrese, école coranique construite en 1242. Elle est réputée pour ses superbes faïences bleues décorant l'eyvan, partie extérieure où les cours étaient dispensés par temps chaud.
Cette medrese abrite depuis 1960 le petit musée des monuments funéraires ainsi que le tombeau du vizir Bedreddin Muhlis qui est à l'origine de sa construction. Des stèles romaines, byzantines, seldjoukides et ottomanes y sont exposées de façon chronologique.
Contrairement aux deux autres medrese les plus célèbres de Konya, la cour intérieure de Sirçalı est à ciel ouvert.
Ince Minare Medresesi, l'école coranique au minaret effilé, édifiée pour sa part en 1264 par le vizir Sahip Ata Fahreddin Ali, est bien plus fréquentée que la précédente.
Située sur le boulevard circulaire de la colline Alaeddin, ce monument figure parmi les chefs d'oeuvre de l'architecture seldjoukide.
On ne peut rester indifférent à la beauté du monumental portail délicatement ouvragé et orné de sourates coraniques.
Le minaret, décoré de tuiles bleues, dont la partie haute a été détruit par la foudre en 1901, est également un parfait exemple de l'architecture seldjoukide.
Cette superbe medrese héberge le musée de sculpture sur bois et sur pierre. Mais avant de contempler les pièces exposées, lever les yeux est bien agréable et permet d'admirer le dôme.
La partie extérieure de l'édifice est en pierres taillées tandis que les murs intérieurs sont composés de briques, dont l'agencement est particulièrement harmonieux.
La visite de ce musée permet de découvrir notamment des sculptures sur pierre intéressantes. L'art seldjoukide fait en effet abstraction de l'interdit islamique de représentation humaine ou animale.
Pierre provenant de l'ancien château de Konya - période seldjoukide - XIIIème siècle
Inscription sur pierre avec l'aigle seldjoukide provenant de l'ancien château de Konya
Avant de clôre pour aujourd'hui la première partie de la visite de la riche Konya, je vous propose de faire un détour par l'Aziziye Camii construite en 1875 et située dans le marché.
Son style baroque ottoman surprend et les deux minarets surmontés d'un petit balcon couvert sont très élégants.
A présent, j'hésite entre la dégustation d'un simit ou d'une barbe à papa avant de continuer demain ensemble notre visite...
Et pourquoi pas les deux....