5 Octobre 2009
La visite de l'intéressante ville de Konya entamée depuis une semaine se termine aujourd'hui dans un lieu superbe, la medrese Karatay, située à côté de la colline d'Alaeddin.
Elle porte le nom de Celaleddin Karatay, chambellan d'Alaeddin Keykubad 1er, ce puissant Sultan seldjoukide déjà évoqué dans différents articles.
La medrese Karatay
Karatay était auparavant ancien secrétaire et garde du corps du Sultan Izzedin, le frère aîné d'Alaeddin. Il devint aussi commandant d'armée chez les goulam, ces chrétiens enlevés à leur famille encore enfants pour être éduqués et convertis à l'Islam afin de servir le Sultan.
Le somptueux portail
Cette école coranique, construite en 1251, est la plus grande de l'époque. On y enseignait également les mathématiques et l'astronomie. A l'intérieur, le bassin central, de forme carrée, permettait aux étudiants de travailler avec pour fonds musical le clapotis de l'eau.
La coupole et l'eyvan, partie ouverte destinée aux études et située dans le fond du bâtiment, sont décorés de somptueuses faïences seldjoukides se déclinant en noir, en blanc et en plusieurs tons de bleu.
Toute la base du dôme comporte des inscriptions arabes qui reproduisent le premier chapitre du Coran. Les triangles partant du dôme portent les noms des prophètes et des califes ayant succédé à Mahomet.
Devenue musée en 1955, cette medrese abrite à présent de splendides collections de céramiques et de faïences.
Vases, assiettes ou lampes à gaz ottomane du XIXème siècle joliment ouvragées ne sont qu'une mince partie des oeuvres exposées là.
C'est tout particulièrement la collection de céramiques seldjoukides du Palais de Kubadabad qu'il faut venir admirer ici.
Elles ont été mises au jour dans les années 65-66 lors des fouilles entreprises à cette époque par le Professeur Katarina Otto.
Ces céramiques étonnantes font revivre l'ambiance et les personnages de l'époque qui ont vécu à Kubad Abad. Les scènes représentées sont d'une finesse incroyable.
Le bleu utilisé de façon intense sur les céramiques de l'époque ne fait qu'accentuer la beauté de celles-ci.
Les derniers travaux de restauration de cette medrese entrepris en novembre 2006 ont permis de découvrir un chenal couvert par 43 rondins de bois. Cette dernière trouvaille est visible grâce à la couverture de verre qui a été installée depuis lors.
Avant de quitter ce bel endroit, je vais m'incliner sur le tombeau de Celaleddin Karatay qui repose ici pour l'éternité, dans cet univers qu'il a côtoyé tout au long de sa vie.
Le tombeau de Celaleddin Karatay
Un album accessible à partir de la page d'accueil du blog regroupe un certain nombre de photos prises au musée Karatay et complète la visite des lieux.