17 Mars 2011
Le quartier d'Eyüp à Istanbul regorge de mosquées ainsi que de complexes construits à proximité, de cimetières, de mausolées, de medrese et d'anciens tekke de derviches.
Parmi ces innombrables lieux, il en est plus d'un devant lequel pèlerins, fidèles et touristes passent sans pour autant prendre la peine de franchir le seuil de la porte, si elle est ouverte, pour voir ce qui s'y passe derrière.
Et si nous franchissions la porte d'entrée située à gauche de ce mur...
Parmi ceux-là figure sans aucun doute Cafer Paşa medresesi, reconverti en centre culturel.
Situé dans l'angle de l'avenue qui mène de la Corne d'Or vers le centre d'Eyüp et de la rue qui permet d'accéder à la place donnant sur la célèbre mosquée du quartier, c'est un havre de paix qui vous tend les bras à quelques pas de la foule qui déferle dans les environs proches, surtout le week-end.
Vue extérieure de Cafer Paşa medresesi à Eyüp - Istanbul
Cafer Paşa le fondateur des lieux, a participé, en tant qu'armurier, à la guerre de Zigetvar, dernière bataille menée par Soliman le Magnifique. A la mort du sultan, il devient, de façon clandestine, le rédacteur des publications officielles pour le compte de son beau-père, le Grand Vizir Sokullu Mehmet Paşa.
Dans l'enceinte de Cafer Paşa medresesi à Eyüp
Cafer Paşa fait construire la medrese par l'architecte ottoman Sinan en 1587 et meurt la même année, durant le règne du sultan Murat III. Les lieux verront leur activité suspendue en 1784. Un certain Salih Sırrı Efendi va leur redonner vie en 1869. Il semble qu'un hermitage se trouvait également là par le passé.
A l'avant du complexe, un minuscule cimetière isolé par des murs de briques et de pierre abrite quelques tombes ainsi que le mausolée de Cafer Paşa. Une étroite allée mène à la medrese.
Quelques vieilles tombes, entourées par un joli mur
Les dix cellules, ainsi que le meşkhane - lieu pour les études - formant un U, se sont retrouvées dans un état de délabrement avancé dans les dernières décennies suite au manque d'entretien. La restauration entreprise en 1997 a permis de faire revivre cette superbe construction.
Malgré l'aspect dépouillé des arbres, les lieux ne manquent pas d'allure
Ouverte au public, le centre culturel municipal propose depuis bientôt deux ans des cours de soufflage de verre, d'ebru (papier marbré), de kemence (violon), de ney (flûte) et de miniature parmi d'autres.
Quelques artistes et artisans (céramistes, souffleur de verre) ont élu domicile ici.
Un petit café bien agréable permet de se poser un moment autour d'un thé pour profiter de la quiétude ambiante avant de retrouver la frénésie des rues environnantes.