4 Janvier 2010
Dans la superbe ville d'Urfa, au sud-est de la Turquie, le bazar, dont une bonne partie date du milieu du XVIème siècle, sous le règne du sultan Soliman le Magnifique, recèle des trésors que nous découvrirons dans les prochains jours.
C'est à l'étage d'un ancien bâtiment ottoman, derrière une porte parmi tant d'autres, que Celal passe ses journées. Cela fait près de 16 ans qu'il y exerce la profession d'ütücü, à savoir de repasseur.
Une porte derrière laquelle se trouve un petit atelier comme celui de Celal
Depuis qu'il est à son compte, ce kürt Urfalı çocuk - enfant kurde d'Urfa - travaille au même endroit, où quatre - cinq autres collègues effectuent aussi ce métier dans des pièces alentours.
Celal en plein travail
Pantalons, chemises et vestes passent entre ses mains inlassablement, à raison de cinq minutes environ chacun. En mai 2009, les clients payaient 0,75 TL, - soit 0,35 € - pour le repassage d'une chemise et 1,25 TL - soit 0,60 € - pour celui d'un pantalon ou d'une veste.
Le travail est minutieusement réalisé et avec le sourire...
L'hiver, le travail ne manque pas, environ 40 à 50 vêtements sont confiés à Celal tous les jours. Par contre, en été, lorsque le soleil plombe les ruelles étroites de la vieille ville, entre 10 et 15 pièces seulement prennent quotidiennement le chemin de son petit atelier. Certains ütücü, pour pouvoir faire vivre leur famille tout au long de l'année, se transforment par exemple en serveur de thé durant la belle saison...
Celal loue à l'année la petite pièce occupée pour la somme de 800 TL, un peu plus de 370 €.
Ce métier, typiquement masculin en Turquie, est encore très en vogue dans cette région. Aucune femme n'exerce de façon indépendante mais certaines repasseuses sont employées dans des usines de textile.
Celal, ütücü à Urfa
D'ailleurs, les femmes ne repassent pas chez elles, elles s'occupent du ménage, de la cuisine et des enfants, tout comme l'épouse de Celal, dont la journée est bien remplie avec leurs trois enfants de 2, 4 et 6 ans.