11 Décembre 2009
Retour en arrière, plus précisément ce mardi 11 décembre 2007 en fin d'après-midi.
Après plusieurs jours de réflexion et de concertation avec quelques proches pour trouver un nom qui me corresponde bien et un premier essai non satisfaisant auprès d'un autre hébergeur, je publie mon premier article "du bretzel au simit".
Le blog prend forme, trouve ses marques, se donne une ligne de conduite. Les semaines, les mois passent... et aujourd'hui, il souffle ses deux bougies.
662 articles et près de 5000 commentaires plus tard, "Du bretzel au simit" permet toujours de découvrir Istanbul sous d'autres facettes moins connues, mais aussi la Turquie profonde, celle que j'aime tout particulièrement, ceux qui y habitent ou qui l'ont quittée un jour, sa diversité quant aux origines et aux religions, tout ce qui est à mes yeux sa plus grande richesse et que beaucoup ne connaissent pas, par ignorance... ou par choix.
Hasankeyf, mon village préféré de Turquie, dans le sud-est du pays
Divers points d'actualité, notamment culturels, sportifs ou économiques y sont régulièrement traités.
Ce sont 144946 visiteurs uniques qui sont passés par là, certains s'arrêtant une fois, d'autres qui sont devenus des lecteurs fidèles. Un total de 348147 pages ont été lues en deux ans et 400 personnes visitent en moyenne tous les jours ce blog. C'est à la fois peu et beaucoup, mais la fréquentation continue de progresser.
"Du bretzel au simit" ne va pas s'arrêter là, plusieurs projets font leur chemin, petit à petit, et une autre naissance est annoncée pour le premier semestre 2010...
On m'a demandé récemment quels étaient les articles dont j'étais la plus fière. Mon tiercé gagnant, dans le désordre, a été trouvé en quelques secondes.
Je n'oublierai jamais les moments passés à Sulukule, le quartier gitan d'Istanbul que j'ai vu à l'agonie. J'y ai rencontré des hommes et des femmes, des jeunes. J'en ai revu certains depuis, encore récemment, avec qui j'ai passé de merveilleux moments.
Quartier gitan de Sulukule à Istanbul, avril 2009
Je garde aussi dans mes souvenirs les plus forts ma rencontre, en juin 2008, avec les "Gueules noires" au fond d'une des mines de charbon de Zonguldak, un endroit dont j'ai eu connaissance trois mois auparavant à peine. Une tranche de vie de deux heures dans un univers difficile, mais où les hommes ont gardé le sourire aux lèvres.
Pause casse-croûte avec les "Gueules noires" de Zonguldak
Cette femme aussi, Eva de Vitray-Meyerovitch, professeur de philosophie, traductrice des oeuvres de Rumi, père spirituel des derviches tourneurs. Je ne l'ai pas connue, mais j'ai été la première à consacrer un article en français à son dernier voyage, près de dix ans après sa mort, pour exaucer son voeu, celui de reposer, à Konya, près de celui à qui elle a consacré la majeure partie de sa vie et qu'elle a tant aimé.
Je suis toujours surprise de constater que, presque un an après sa publication, cet article est le plus consulté encore aujourd'hui.
Tombe d'Eva de Vitray dans le cimetière Üçler de Konya
Il s'agit d'articles très différents mais qui, finalement, ont tous un point commun : l'homme, l'être humain, au sens noble du terme. C'est toujours lui qui perpétue et transmet un savoir, une culture, un patrimoine...
Des hommes et des femmes, j'en ai connu beaucoup durant ces deux dernières années, grâce au bretzel et au simit. Des échanges, des rencontres, des liens se sont tissés, des ponts ont été créés avec les quatre coins de la Turquie, de la France, de la Belgique notamment mais aussi en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, au Luxembourg, en Espagne, entre autres.
C'est plus particulièrement à eux que j'adresse mes remerciements les plus chaleureux et les plus amicaux, pour tout le bonheur et la richesse partagés ensemble jusqu'à ce jour, en espérant que "du bretzel au simit" continue à être un viaduc, le plus large et le plus accueillant possible, entre la Turquie et l'Europe francophone.