6 Décembre 2009
Les iskele d'Istanbul, ces embarcadères où accostent les nombreux vapur assurant la traversée quotidienne de dizaines de milliers de passagers, s'étalent sur les deux rives du Bosphore, ainsi qu'en bordure de la mer de Marmara et de la Corne d'Or.
Ils ont chacun une histoire et c'est celle de l'iskele de Beşiktaş, sur la rive européenne du détroit du Bosphore, que je vous propose de découvrir aujourd'hui.
L'iskele de Beşiktaş, à la nuit tombante
Le premier quai de Besiktas, tout en bois, date de 1851. Il est construit par Şirket-i Hayriye à l'endroit appelé Hayrettinonü.
Suite à l'effondrement de celui-ci en 1884, un autre embarcadère, en bois également, est érigé sous la direction de Kirkor Efendi, employé aux réparations des quais à l'époque. En 1898, la plate-forme se voit élargie de 10 mètres en direction du Bosphore.
Deux ans plus tard, des appuis verticaux doivent être installés des deux côtés du quai pour empêcher le balancement du bâtiment constaté à l'amarrage des bateaux, suite à l'allongement de la plate-forme.
En 1908, la partie de l'embarcadère côté Bosphore est comblée et la même année, un nouvel embarcadère voit le jour sous la houlette de l'architecte Ojiye. C'est en 1913 que la construction sur deux étages, visible encore aujourd'hui, sort de terre. C'est à nouveau Şirket-i Hayriye, l'entreprise réalisatrice du tout premier quai, qui réalise les travaux. Un architecte du nom de Ali Talat mène ce projet à terme.
En février 1919, le lodos, ce vent du sud pouvant être particulièrement violent, ravage la façade la plus exposée. Suite au rapport d'expertise qui s'en suit, des renforts en bois particulièrement épais sont mis en place afin d'assurer la sécurité des passagers... et des employés.
L'embarcadère de Beşiktaş a fait l'objet de travaux de restauration en 1987 dans le cadre de la préservation des anciens bâtiments historiques.
Entrée côté rue
La prochaine fois que vous emprunterez cette porte avant d'embarquer sur un vapur, vous vous souviendrez peut-être que vous venez de franchir le seuil d'une bâtisse dont l'histoire a été aussi agitée que le sont parfois les courants du détroit...