18 Mai 2011
Durant le siècle passé, des dizaines d'incendies ont dévasté des quartiers d'Istanbul où les maisons en bois étaient alors bien plus nombreuses qu'aujourd'hui.
On estime à près de 25000 le nombre d’immeubles détruits par les flammes entre 1908 et 1930 uniquement à l'intérieur de la péninsule historique d'Istanbul, soit 20 à 25 % du parc immobilier de l'époque dans cette partie de la ville.
Incendie à Istanbul en 1858 - dessin de Dulong, L'Illustration, journal Universel Paris
Les moyens technologiques disponibles alors pour éteindre les feux étaient bien moins efficaces et un seul incendie pouvait s'étendre sur des secteurs très larges, dévastant plusieurs centaines d'immeubles au passage.
Reproduction d'une ancienne carte postale représentant les tulumbacı d'Istanbul au début du XXème siècle
En outre, la population ne cessaît de croître durant la seconde moitié du XIXème siècle dans la capitale de l'Empire ottoman, entraînant une densité importante des constructions vouées au logement.
Août 1908, vue de Fatih jusqu'à Saraçhanebaşı après l'incendie de Çırçır
En 1918 par exemple, le feu s'est étendu des quartiers de Vefa et de Vezneciler - situés près de l'aqueduc de Valens - jusqu'au bord de la mer de Marmara. C'est celui qui a été le plus dévastateur, 7500 maisons environ ayant été réduites en cendres.
Le quartier de Kadırga, au sud de la place de Sultanahmet, a régulièrement été la proie des flammes, notamment en 1918 et en 1928. L’incendie de Çırçır a dévasté 1500 immeubles en 1908, un autre à Aksaray en 1911 pas moins de 2400 maisons...
Biens sauvés rassemblés place de l'Hippodrome à Sultanahmet après l'incendie Ishak Paşa en 1912
Les tulumbacı, autrement dit les pompiers de l'époque, se déplaçaient à pieds, munis de leurs lances à incendie, les tulumba.
Si aujourd’hui le corps des sapeurs-pompiers d’Istanbul dispose des moyens les plus modernes qui soient, les constructions en bois encore visibles de nos jours à Istanbul sont des vestiges d’une époque révolue où les fantômes de celles emportées par les flammes hantent peut-être encore certains rêves.