7 Décembre 2010
C'est le 15 novembre dernier, pour la prière de midi, à laquelle participait le Premier Ministre Tahip Erdoğan et le Maire de la Ville d'Istanbul, Kadir Topbaş, que la mosquée Mihrimah Sultan d'Edirnekapı a repris du service après 11 ans de fermeture pour restauration.
Vue arrière de la mosquée Mihrimah Sultan d'Edirnekapı
Située à côté des remparts délimitant la péninsule historique de la ville, elle est l'oeuvre du plus grand architecte ottoman, Sinan, bâtisseur notamment de la célèbre Süleymaniye, réouverte au public un jour après cette mosquée bien moins connue.
Mihrimah Sultan camii, Edirnekapı - Istanbul
Construite, semble-t-il, en trois ans, entre 1562 et 1565, elle a été commandée par le sultan Soliman le Magnifique en l'honneur de sa fille unique Mihrimah, et dont la mère n'est autre que l'illustre Hürrem, plus connue sous le nom de Roxelane.
Mihrimah Sultan repose à côté de son père Soliman le Magnifique, dans le mausolée érigé à l'intérieur du cimetière ottoman de la Süleymaniye camii
A l'origine, le complexe, construit après la mosquée, comprenait une fontaine, un double hammam, une medrese ainsi que des commerces.
Le dôme central
De plan carré, Mihrimah Sultan Camii abrite un dôme central de 20 m de diamètre culminant à 37 m de hauteur, lui-même entouré de 3 autres dômes et 161 fenêtres qui laissent entrer la lumière.
Le mihrab et le minbar sont tous deux réalisés en marbre taillé, les fenêtres et encadrements de portes en bois revêtu d'incrustations de nacre et d'ivoire.
Le minbar de Mihrimah Sultan camii d'Edirnekapı
Détail du minbar en marbre délicatement ouvragé
Suite au tremblement de terre de 1999, la mosquée se voit contrainte de fermer ses portes. Des dégâts importants mettent en péril le bâtiment qui n'offre alors plus toutes les garanties de sécurité.
Fenêtres du dôme principal et encadrements aux couleurs chatoyantes
En effet, les fissures ne se comptent plus dans les murs, des morceaux du mihrab tombent, d'autres pierres se détachent çà et là. Des pièces de la couverture du dôme principal atterrissent sur la place voisine. Le minaret doit être entièrement reconstruit.
En avril 2010, les échafaudages extérieurs étaient encore en place
De nombreuses fenêtres sont ébréchées, laissant apparaître parfois des trous béants. Les lourdes portes aussi ont subi des dommages, de même que les lourdes colonnes de marbre extérieures et intérieures.
En outre, les peintures intérieures laissent apparaître des endroits sans couleur et sans dessin.
Cette oeuvre de Sinan, bien que relativement peu connue, mérite bien la visite.
J'ai particulièrement apprécié la finesse et la beauté des vitraux, celle du dôme, ces trouées de lumière - qui ne facilitent pas la prise de vue - par dizaines.
Quelques exemples de vitraux de la mosquée Mihrimah Sultan à Edirnekapı
Mais, en observant scrupuleusement des photos que j'ai pu réaliser en décembre 2003 à l'intérieur de la mosquée, j'ai constaté des différences notoires concernant les façades intérieures.
Les innombrables dessins revêtant les murs de pierre et l'intérieur des arcades ont disparu...
Décembre 2003, vue intérieure de Mihrimah Sultan Camii à Edirnekapı
Est-ce que la remise en état de toutes ces peintures aurait été trop coûteuse ???
Le jardin et le cimetière ottoman voisin, abritant notamment quelques tombes intéressantes, sont, quant à eux, encore occupés par les ouvriers.
Décembre 2003, jardin de la mosquée Mihrimah Sultan à Edirnekapı
D'ici quelques mois, l'environnement devrait retrouver l'aspect serein dont j'ai gardé le souvenir.