5 Septembre 2011
Les Turcs sont nombreux à parier sur les chevaux qui courent presque tous les jours de l'année sur les hippodromes d'Istanbul, de Bursa, d'Elaziğ, de Diyarbakır, d'Adana, d'Izmir, d'Ankara et de Şanliurfa.
A l'arrivée d'une course sur l'hippodrome Veliefendi d'Istanbul
Avec ses 596 000 m2 de surface et ses tribunes couvertes pouvant accueillir jusqu'à 7600 personnes, celui d'Istanbul, situé à Zeytinburnu sur l'emplacement d'une ancienne prairie, est le plus important du pays. Il porte le nom de Veliefendi, nom du quartier dans lequel il se situe.
L'entrée principale de l'hippodrome d'Istanbul
M. Patterson, Consul d'Angleterre, s'associe en 1856 à un certain Refik Evliyazade pour créer à Izmir le Smyrna Races Club, le premier véritable club de courses. C'est dans cette ville qu'a ainsi lieu le 23 septembre de la même année la première course équestre en Turquie, les suivantes ayant lieu tous les ans à Pâques. La période la plus brillante pour ce club s'achève avec la Première Guerre mondiale.
Durant son règne, le sultan Abdulaziz, organise à Istanbul, plus précisément à Kağıthane, des courses de chevaux équivalentes à celles d'Izmir et en 1909 naît le Jockey Club ottoman.
Mustafa Kemal Atatürk, Président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie nouvellement fondée, choisit en 1920 un emplacement sur la rive asiatique d'Istanbul, près de la ligne de train reliant la ville à Ankara, pour la tenue des courses équestres.
Le monde équestre turc vit des périodes chaotiques durant les premièrs années de la République.
Une fois monté, le jockey se prépare pour donner le meilleur de lui-même
L'actuel T.J.K. - Jockey-Club turc - voit le jour le 23 octobre 1950 et l'hippodrome de Veliefendi est utilisé à partir de l'année suivante. En 1953, la législation autorise le club à organiser les différentes courses durant 20 ans, ceci sous le contrôle du Ministère de l'Agriculture.
Une ambulance suit les jockeys à chaque course
Le Club, composé de 24 membres lors de sa création - 115 aujourd'hui - possède de nos jours 20 étalons bien connus dans le milieu des courses. Une décision du 12 octobre 1986 stipule que le siège social du Türkiye Jokey Klüp serait désormais à Istanbul.
Deux cameramans filment la présentation des chevaux avant chaque course
Plusieurs pistes, une en sable de 1720 m de long et 14 à 16 m de large, une seconde en matière synthétique qui fait 1870 m de long pour une largeur de 17,5 à 19 m et enfin la plus longue en gazon avec ses 2020 m de long et ses 27 à 36 m de largeur disponible permettent d'accueillir les différentes courses.
Les chevaux se préparent pour une nouvelle course
Dans l'enceinte de l'hippodrome stambouliote, hormis le Jockey-Club, les écuries et les bâtiments administratifs, se trouvent également un centre de formation pour apprentis, un hôpital pour chevaux de course, un musée et une salle d'exposition.
Sous les tribunes, les parieurs se réunissent pour discuter et valider leurs mises
Au niveau des deux tribunes couvertes, un espace VIP équipé d'écrans sur chaque table accueille les parieurs ainsi que leurs invités. Le reste du public peut suivre informations et courses soit de visu, soit à travers l'écran géant de 102 m² installé face aux tribunes.
Du haut de la tribune réservée aux VIP
Une importante aire de pique-nique, un jardin d'enfants, de nombreuses cafétérias sont à la disposition des visiteurs, qu'ils viennent seuls ou en famille.
Sous les tribunes, les tables accueillent les parieurs en pleine cogitation
Parmi les courses les plus populaires dans le calendrier annuel de l'hippodrome d'Istanbul figurent Gazi Koşusu - la course du Victorieux - ainsi qu'une autre tout aussi illustre, Başbakan Koşusu, à savoir la course du Premier Ministre.
La première édition de Gazi Koşusu remonte à 1927 et a eu lieu à Ankara en présence de Mustafa Kemal Atatürk, à l'origine du nom de celle-ci.
Assister à une après-midi de courses dans ce milieu principalement fréquenté par la gente masculine ressemble à une pièce de théâtre en plusieurs actes et comportant un rituel bien particulier qui cadence les 7 ou 8 courses du jour.
Avant chacune d'elles, les chevaux effectuent quelques tours de piste au pas, encadrés par deux lads, dans l'enceinte réservée à cet effet.
La présentation des chevaux avant chaque course
C'est ensuite au propriétaire des montures d'échanger quelques mots avec son jockey chargé d'obtenir la meilleure place.
L'entrée en scène des jockeys...
... suivie de la poignée de mains et des dernières recommandations
Mais voilà déjà que la cloche sonne !
Les cavaliers montent à cheval avant de prendre la direction de la piste, qui au pas, au trot voire quelques dizaines de mètres au galop pour se mettre dans l'ambiance.
La concentration se lit sur les visages
Pendant ce temps, le public, qui a eu le temps d'admirer les bêtes, de se pencher assidument sur les paris les plus logiques ou les plus risqués et de valider ceux-ci dans les nombreux guichets situés soit à l'extérieur, soit sous les tribunes, revient s'installer pour assister à la course.
Rien ne va plus, les jeux sont faits...
Entre chaque course, le personnel nettoie la pelouse et remet en place les mottes qui ont volé
Les clameurs de l'assistance résonnent de façon impressionnante et vont crescendo dans les tribunes et autour de la piste lorsque les cavaliers approchent de la ligne d'arrivée.
J'ai eu le plaisir durant cette après-midi de fin août à me retrouver assise aux côtés de Yurdakul Kayacan, vétéran des photographes du T.J.K, qui, depuis une cinquantaine d'années, immortalise petits et grands moments de la vie de ce lieu bien particulier d'Istanbul.
Passage de la ligne d'arrivée
En cliquant ici, un diaporama photos vous permet de rester encore quelques instants dans l'ambiance !