3 Septembre 2020
Ce matin de très bonne heure, je disais comme le poète Orhan Veli Kanik "İstanbul'u dinliyorum, gözlerim kapalı...", autrement dit "J'écoute Istanbul, les yeux fermés..."
İstanbul'u dinliyorum, gözlerim kapalı....
Une mouette rieuse s’esclaffait bruyamment pendant que mes amies tourterelles roucoulaient gaiement dans les arbres du parc jouxtant l’immeuble de Feriköy où j’ai passé ces 8 dernières années après 9 autres à Cihangir. Les chats du quartier, quant à eux, étaient encore tous endormis...
L’exubérante Istanbul, où cohabitent les vestiges laissés par ses 8000 ans d’histoire ô combien passionnante et sa nouvelle physionomie où des tours immondes et sans âmes se multiplient à l’infini, est assurément unique et inoubliable. Elle abrite aussi des coins plus discrets et très attachants, tel Rumeli Feneri où j'ai passé des moments merveilleux.
Rumeli Feneri, village de pêcheurs d'Istanbul à l'embouchure du Bosphore côté Mer Noire
Les visages de milliers de personnes de tous âges et milieux, de différentes origines, cultures, confessions, nationalités, croisées durant les 17 années intenses de ma seconde vie d’une densité et d’une richesse inestimable, ont tous une place sur l’immense carte de cette mégapole de plus de 15,5 millions d’habitants mais aussi dans mon coeur et dans mes souvenirs…
Depuis bien deux ans, j’affirmais que je ne terminerais pas ma vie à Istanbul et plus le temps et l’eau s’écoulaient sous les désormais trois ponts du Bosphore, plus j’en étais convaincue.
J’ai choisi de déménager au bord de la mer Egée, à Izmir, 3ème plus grande ville de la Turquie, peuplée de - seulement - 4,3 millions d’âmes, excusez du peu… et 2ème plus grand port du pays après Istanbul. Pour cette nouvelle tranche de vie qui démarre aujourd’hui, j’aspire à un rythme plus serein et plus doux, une vie avec moins de bruit, moins de trafic, plus de verdure...
En plein coeur d'Izmir, l'immense et magnifique Kültür Park
Cela fait un moment qu’Izmir me fait des clins d’oeil et n’a de cesse de me faire découvrir, à chaque visite, de nouveaux quartiers historiques dont beaucoup sont peu connus du grand public, ses atouts et ses charmes parfois cachés, ses portes derrière lesquelles vivent les smyrniotes, nom des habitants d’Izmir en référence à Smyrne, son nom dans l’Antiquité.
La beauté et le patrimoine de la région égéenne sont autant de critères qui ont contribué à me faire sauter le pas et à prendre ma décision.
A 1 heure de route d'Izmir, le superbe site de Teos dont voici l'agora vue du bouleutérion
Je ne t’oublie pas Istanbul et te remercie du fond du coeur pour tout ce que tu m’as offert à tous points de vue pendant 17 ans… J’arrive Izmir et m’en réjouis !
A bientôt pour continuer ensemble la découverte de cette Turquie que j’aime tant !
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