20 Février 2012
Le quartier de Karaköy, situé de part et d'autre de l'extrémité nord du pont de Galata à Istanbul, accueille en journée dans ses nombreux commerces une population dense et active ainsi que des milliers de touristes débarquant des paquebots amarrés là. Il abrite également un certain nombre d'églises, dont certaines pour le moins bien cachées.
Il faut en effet lever les yeux et scruter attentivement les toits avant de découvrir dans un périmètre restreint pas moins de trois croix indiquant la présence d'églises russes orthodoxes singulières.
A l'intérieur de l'église russe orthodoxe Saint Pantaléon à Karaköy, Istanbul
Dédiées respectivement à Saint-André, Saint-Elie et Saint-Pantaléon, seul ce dernier lieu de culte est ouvert au public tous les jours. Pour s'y rendre, après avoir trouvé non sans peine l'immeuble sur lequel une petite plaque indique son nom en russe en en turc, il faut d'abord grimper au dernier étage - en l'occurrence au 6ème - comme pour les deux autres.
Le dernier escalier menant à l'église
En 1872, date de sa construction, l'édification d'églises ayant pignon sur rue est impossible mais rien n'interdit la présence de lieux de prière au sein de bâtiments existants. C'est donc là où ils habitent que les Russes d'Istanbul installent, en toute logique, leurs lieux de culte.
Une partie de l'iconostase
Avant la Première Guerre mondiale, les fidèles qui partent en pèlerinage pour Jérusalem font étape à Istanbul et peuvent ainsi se recueillir au passage.
Une Bible de 1898 comprenant de nombreuses illustrations
Après la Révolution Bolchévique de 1917, des milliers de Russes fuient leur pays et se réfugient à Istanbul, principalement dans le quartier de Karaköy.
Détail de l'iconostase de l'église Saint Pantaléon à Istanbul
En se promenant sur le balcon fermé qui ceint la chapelle de Saint-Pantaléon, la vue donne, d'un côté, sur le dôme de la proche église Saint-Elie - Aya İlyas rus kilisesi - fermée depuis une dizaine d'années.
Le dôme de la proche église russe Saint Elie
De l'autre côté, au 5ème étage de l'immeuble voisin, c'est l'église russe orthodoxe Saint-André - Aya Andreyi rus kilisesi - dont on aperçoit le toit surmonté de la croix. Le prêtre de cette dernière, âgé et malade, est peu souvent présent pour accueillir les rares visiteurs.
L'église russe orthodoxe Saint-André à Karaköy, Istanbul
Même en faisant sonner les cloches situées en haut de l'escalier, dans le couloir, la porte reste close...
Après avoir sonné à la porte d'entrée le matin, c'est le prêtre russe de l'église Saint Pantaléon qui accueille le visiteur, revêtu de sa soutane laissant apparaître visiblement... son pyjama et ses chaussons.
En son absence, c'est une femme d'origine russe habitant à l'étage inférieur et disposant des clés qui vous ouvrira.
L'église russe orthodoxe Saint Pantaléon de Karaköy à Istanbul
Des offices sont célébrés tous les samedis à 17 h, regroupant environ une dizaine de fidèles, ainsi que le dimanche matin à 8 h où une trentaine de personnes assistent en moyenne.